Depuis 1947, chaque gouvernement canadien a pour politique de soutenir une solution à deux États pour une paix durable au Moyen-Orient. Cette solution envisageait la création d’un État de Palestine souverain, démocratique et viable, bâtissant son avenir dans la paix et la sécurité aux côtés de l’État d’Israël.
Pendant des décennies, l’engagement du Canada envers cet objectif reposait sur l’espoir que ce résultat serait finalement atteint dans le cadre d’un règlement négocié. Malheureusement, cette possibilité a été progressivement et gravement compromise, notamment par :
- La menace omniprésente du terrorisme du Hamas contre Israël et son peuple, culminant avec l’odieux attentat terroriste du 7 octobre 2023, et le rejet violent de longue date par le Hamas du droit d’Israël à exister et d’une solution à deux États.
- La construction de colonies s’est accélérée en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, tandis que la violence des colons contre les Palestiniens a grimpé en flèche.
- Des actions telles que le plan de colonisation E1 et le vote de cette année à la Knesset appelant à l’annexion de la Cisjordanie.
- La contribution du gouvernement israélien à la catastrophe humanitaire à Gaza, notamment en empêchant l’accès à la nourriture et à d’autres fournitures humanitaires essentielles.
Le Hamas a terrorisé le peuple d’Israël et opprimé la population de Gaza, provoquant d’horribles souffrances. Il est impératif que le Hamas libère tous les otages, désarme complètement et ne joue aucun rôle dans la gouvernance future de la Palestine. Le Hamas a volé le peuple palestinien, l’a privé de sa vie et de sa liberté, et ne peut en aucun cas dicter son avenir.
Le gouvernement israélien actuel s’emploie méthodiquement à empêcher la création d’un État palestinien. Il poursuit une politique incessante d’expansion des colonies en Cisjordanie, illégale au regard du droit international. Son assaut incessant contre Gaza a tué des dizaines de milliers de civils, déplacé plus d’un million de personnes et provoqué une famine dévastatrice et évitable, en violation du droit international. La politique avouée du gouvernement israélien actuel est désormais : « Il n’y aura pas d’État palestinien ».
C’est dans ce contexte que le Canada reconnaît l’État de Palestine et propose son partenariat pour bâtir la promesse d’un avenir pacifique pour l’État de Palestine et l’État d’Israël. Le Canada agit ainsi dans le cadre d’un effort international coordonné visant à préserver la possibilité d’une solution à deux États. Bien que le Canada ne se fasse aucune illusion quant à la solution miracle de cette reconnaissance, celle-ci est fermement alignée sur les principes d’autodétermination et de droits fondamentaux de la personne, inscrits dans la Charte des Nations Unies, et sur la politique constante du Canada depuis des générations.
La reconnaissance de l’État de Palestine, dirigé par l’Autorité palestinienne, renforce ceux qui aspirent à une coexistence pacifique et à la fin du Hamas. Cela ne légitime en rien le terrorisme, ni ne le récompense. De plus, cela ne compromet en rien le soutien indéfectible du Canada à l’État d’Israël, à son peuple et à sa sécurité – sécurité qui ne peut être garantie que par la réalisation d’une solution globale à deux États.
L’Autorité palestinienne s’est engagée directement auprès du Canada et de la communauté internationale à entreprendre des réformes indispensables, notamment une réforme fondamentale de sa gouvernance, la tenue d’élections générales en 2026 auxquelles le Hamas ne pourra participer, et la démilitarisation de l’État palestinien. Le Canada intensifiera ses efforts pour soutenir la mise en œuvre de ce programme de réformes par l’Autorité palestinienne, qui a déjà progressé. Avec ses partenaires internationaux, le Canada appuie l’élaboration d’un plan de paix crédible, d’une gouvernance démocratique et de dispositifs de sécurité clairs pour la Palestine, ainsi que l’acheminement soutenu et à grande échelle d’aide humanitaire à Gaza et dans toute la bande de Gaza.