« Une nouvelle ère de l’histoire du Liban commence aujourd’hui », annonce le nouveau président qui s’engage à respecter la trêve avec Israël.Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a félicité jeudi le Liban pour l’élection de Joseph Aoun à la présidence, après plus de deux ans de vacance du poste au milieu d’une crise politique.

Dans un message publié sur le réseau social X, Saar a exprimé l’espoir « que cette élection contribuera à renforcer la stabilité, à assurer un meilleur avenir au Liban et à ses habitants, et à favoriser de bonnes relations entre voisins ».

SELON 20MINUTES :

Joseph Aoun, 61 ans, a été élu jeudi président de la République du Liban. Le commandant en chef de l’armée libanaise n’a aucune expérience politique mais tire profit de sa position à la tête d’une des institutions les plus respectées du pays, miné par les crises politique et financière. Joseph Aoun « a la réputation d’être un homme intègre », indique le politologue Karim Bitar. « Au sein de l’armée libanaise, il est perçu comme quelqu’un de dévoué, qui défend l’intérêt national, et qui essaye de consolider l’institution, la seule encore épargnée par le confessionnalisme et qui tient encore debout », ajoute-t-il.

Le général jouit par ailleurs du soutien de plusieurs puissances étrangères comme les Etats-Unis et de l’Arabie saoudite. Le président américain sortant Joe Biden a dit sa « confiance » dans le nouveau président après l’élection de celui-ci : « J’ai confiance dans le président Aoun. Je crois fermement qu’il est le bon dirigeant pour cette période. » Joseph Aoun a été élu jeudi par les députés lors d’un deuxième tour de scrutin alors que le Liban était privé depuis plus de deux ans d’un chef de l’Etat en raison des profondes divergences entre blocs politiques.

Sauvegarder la solde de ses soldats

Le général Aoun, qui n’a aucun lien familial avec le président sortant Michel Aoun, dirige depuis mars 2017 une institution qui a pu rester à l’écart des dissensions confessionnelles et politiques qui déchirent le pays. Au sein de l’armée, il a su manœuvrer pour surmonter les crises, notamment un effondrement économique qui a frappé de plein fouet la solde de ses 80.000 soldats, l’obligeant à accepter des aides internationales pour préserver son institution.

Depuis un accord de cessez-le-feu fin novembre mettant fin à la guerre entre le puissant mouvement Hezbollah et Israël, l’armée a la tâche délicate d’assurer le respect de la trêve. Intervenant dans le fief du Hezbollah, qui a promis une « coopération totale », le chef de l’armée doit veiller à préserver le précaire équilibre social et confessionnel du jeu politique libanais : ne pas fâcher le mouvement pro-iranien sans s’attirer les foudres de ses détracteurs.

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