« Nous pensons que c’est vrai.” Avec ces mots, Alexandre Bortnikov a confirmé qu’il soupçonnait l’Ukraine, le Royaume-Uni et les États-Unis d’être impliqués dans l’attentat du Crocus City Hall, à Moscou. Le chef du FSB, le service de renseignements russe, a assuré ce mardi 26 mars que ces trois pays avaient “un lourd passif dans ce domaine”, et a fait référence aux attaques ukrainiennes de ces derniers mois sur le sol russe.
SELON COURRIER INTERNATIONAL.
« À ses yeux, Kiev aurait voulu “faire la démonstration de ses capacités” en soutenant l’attaque lancée le 22 mars dans cette salle de concert russe, où au moins 139 personnes sont mortes. Et ce même si l’attentat a depuis été revendiqué par l’État islamique.
Les accusations d’Alexandre Bortnikov, initialement relayées par les agences de presse russes Tass et Ria Novosti, ont été reprises par de nombreux médias. Mais d’après The Guardian, elles ont été proférées “sans preuve”. “L’Ukraine a démenti les déclarations russes qui l’accusent d’être impliquée dans l’attentat revendiqué par le groupe militant de Daech”, rappelle le journal britannique dans son direct consacré à la guerre en Ukraine. Tandis que “les pays occidentaux ont assuré que, selon leurs renseignements, l’EI-K, émanation afghane de l’État islamique, était responsable”.
L’EI impliqué
Le récit donné par le Kremlin, lui, a légèrement évolué ces derniers jours. “Le président russe Vladimir Poutine a reconnu pour la première fois hier soir que des islamistes radicaux avaient commis le pire attentat qu’ait connu la Russie en vingt ans”, contextualise The Daily Telegraph sur son live. Mais il a aussi “réitéré les assertions infondées sur l’implication de l’Ukraine” qu’il avait énoncées dans un discours donné samedi dernier.
Dans une enquête menée par sa cellule de fact-checking, la BBC assure qu’une “campagne” pour blâmer l’Ukraine a été lancée par les autorités russes. Le média britannique rappelle que des accusations visant Kiev ont été écrites par des blogueurs pro-Kremlin “presque aussitôt après la diffusion des premières informations sur les réseaux sociaux au sujet de l’attentat du Crocus City Hall” vendredi. Par la suite, la chaîne russe NTV aurait même diffusé une vidéo manipulée d’un haut responsable ukrainien se réjouissant de l’attaque.
Dans son entretien à l’agence Tass, Alexandre Bortnikov estime quant à lui qu’il y a “un grand volume d’informations dans l’espace public qui montrent que l’Occident et l’Ukraine sont décidés à causer encore plus de tort à [la Russie]”.