RADIO J. EN DIRECT CE LUNDI A 7H05. Une chronique de Daniel Rouach.
Bonjour Nicolas Rafal,
Le contexte local du hightech israélien pour nos auditeurs de Radio J:
Le nombre de missiles tirés sur Israël a chuté de manière très importante et les israéliens reprennent le chemin de leurs jobs et activités dans les centres hightech du centre du pays.
Le secteur technologique a bien été touché :
N°1. Des milliers d’employés du secteur technologique et de fondateurs de startups comptent parmi les plus de 350 000 réservistes qui ont été mobilisés pour la guerre.
N°2. Les investisseurs étrangers ont peur de faire des acquisitions en Israël depuis le 7 octobre. Les transactions impliquant des investisseurs étrangers ont chuté de 41% à environ $6,7 milliards en 2023 par rapport à l’année précédente, en raison du déclenchement de la guerre, qui a contribué au ralentissement du flux des transactions.
N°3. L’effort de guerre est toujours considérable mais le pays n’est pas du tout à l’arrêt. Tout le monde se prépare à la vie « d’après la guerre ».
GOOD NEWS. Bientôt on va assister à la fin du « tourisme de guerre » des visiteurs étrangers qui viennent constater de leurs yeux ce qui reste des Kibboutz proches de Gaza détruits par le Hamas.
Cette semaine 65 investisseurs, PDG et cadres supérieurs de sociétés américaines de technologie, de capital-risque et de capital-investissement sont à Tel Aviv pour une série de trois jours de séances de planification économique, de discussions de solidarité et de réunions de soutien.
Le groupe comprend des dirigeants de Bain Capital, Meetup.com, Apollo, Houzz, TPG, Susquehanna Growth Equity et bien d’autres. Il s’agit du premier et du plus grand groupe de ce type à se rendre en Israël depuis le 7 octobre.
Le groupe va rencontrer le PDG de Mellanox Eyal Waldman, le chef de Blackstone Israel Yifat Oron, et l’ancien PDG de Timberland, Jeff Swartz, entre autres.
INSTITUT WEIZMAN. Je me suis rendu ses derniers jours à l’Institut Weizman de Rehovot et j’ai souhaité savoir si le flot de véhicules entrant dans l’immense centre scientifique était proche de zéro. Il n’y a plus de bus de visiteurs étrangers qui viennent découvrir ce centre scientifique extraordinaire mais le flot de véhicules individuels reste identique à celui de l’avant-guerre..
En fait tous les jours les scientifiques se rendent à l’Institut mais à des heures différentes de l’avant-guerre. De nombreux chercheurs et chercheuses sont sur le front à Gaza et chacun s’organise différemment. Il ne vient à personne d’abandonner son poste, même si le stress ambiant est réel et continu.
Le mot clé est RESILIENCE.
Les israéliens mènent « la bataille de la vie » et souhaitent montrer au monde qu’Israël n’est pas à l’arrêt et que la vie continue.
Déjà de nombreux israéliens s’organisent pour l’après-guerre. Des milliers de personnes se préparent à revenir sur les marchés mondiaux et souhaitent assister à des Salons internationaux, Congrès scientifiques, Rencontres d’affaires et symposiums. Les Universités israéliennes ont repoussé de trois mois la rentrée officielle mais la recherche scientifique n’est pas à l’arrêt. Les chercheurs font tout pour respecter les dates de dépôts d’articles scientifiques dans les revues mondiales.
J’ai déjà pu observer des signaux forts qui montrent que les israéliens pensent à l’après guerre.
De nombreuses firmes israéliennes se préparent à racheter des firmes étrangères.
Objectif N°1 : avoir des pôles de développement plus diversifiés dans le monde entier. Et surtout ne pas être dépendants des évènement qui peuvent se dérouler en Israël.
La principale société israélienne de technologie agricole CropX, spécialisée dans l’agriculture agronomique numérique, a acheté la société australienne d’irrigation Green Brain.
Green Brain, en activité depuis plus de trois décennies, se spécialise dans l’optimisation de l’irrigation à l’aide de données collectées à partir de capteurs installés dans le sol, de stations météorologiques et d’autres appareils numériques.
L’achat permet aux clients de Green Brain d’accéder au système de gestion agronomique de CropX, y compris des conseils sur les maladies fongiques, la santé des sols et des cultures, le lessivage de l’azote et la salinité, en plus de ses propres fonctionnalités d’optimisation de l’irrigation.
Objectif N°2. Rattraper le retard en création de produits nouveaux qui s’est accumulé depuis la guerre.
L’après guerre : de nombreuses firmes israéliennes se préparent à recruter de nouveaux ingénieurs et scientifiques afin d’accélérer le développement rapide de nouvelles technologies.
La startup israélienne Pontera a indiqué prévoir d’élargir ses opérations de R&D en Israël et de recruter plus de 50 employés qui intègreront ses services de cybersécurité, de génie logiciel, d’analyse de données et de gestion de produit. L’entreprise s’est d’ores et déjà installée dans un nouveau bureau, plus grand, au sein de l’État juif et elle recherche de nouveaux locaux aux États-Unis alors que le nombre de ses personnels est passé à 220 contre 120 en 2022 – il a presque doublé – avec la majorité, ou 65 %, qui travaille à Tel Aviv.
Pontera a indiqué que sa plateforme avait gagné en pertinence aux États-Unis à un moment où le pays fait face à une crise dans les retraites et dans la mesure où les Américains auront besoin de plus en plus de s’appuyer sur les comptes de retraite offerts par le biais de leurs employeurs, dans les années à venir.
Parmi les utilisateurs de sa plateforme, Dynasty Financial Partners, dont le siège est en Floride et qui représente plus de 300 conseillers financiers. La firme devrait superviser cent milliards de dollars d’actifs pour ses clients à l’horizon du mois de juillet 2024, notamment en comptes de retraite qui seront gérés par le biais de Pontera.
Objectif Numéro 3. Des startups vont être inventées pour créer de nouveaux savoir-faire afin de lutter contre les menaces de guerre.
Des milliers de champs autour d’Israël sont remplis de mines. Les efforts visant à éliminer ces mines terrestres ont été laborieux et lents, d’autant plus que la méthode la plus couramment utilisée aujourd’hui reste le détecteur de métaux.
La bactérie, conçue pour s’allumer lorsqu’elle détecte la présence de dinitrotoluène (DNT), est simplement pulvérisée au-dessus d’un champ de mines potentiel. Un drone survole ensuite le site et prend une photo à l’aide d’un appareil photo spécialisé qui révèle l’emplacement des mines dans des couleurs luminescentes.
Ojectif N°4. Rendre le monde meilleur.
Une entreprise MedTech qui a développé une approche innovante de l’IA (Intelligence artificielle) pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux a été nommée startup montante de l’année 2023 lors d’un concours à l’Université hébraïque de Jérusalem.
Le prix Asper est un concours pour récompenser les startups utilisant une technologie innovante afin de créer un impact positif global. Il est accompagné d’une récompense de 28 000 $.
Le prix est décerné par ASPER-HUJI Innovate , le Centre d’innovation et d’entrepreneuriat de l’Université hébraïque et la Fondation Asper.
Avertto se concentre sur la détection précoce des AVC grâce à un dispositif portable basé sur l’Intelligence Artificielle appelé StrokeAlert. L’appareil se compose de deux patchs non invasifs et d’une unité de contrôle portable, qui envoie une alerte automatisée au porteur si un changement anormal du flux sanguin est détecté.
Cela permet aux personnes victimes d’AVC silencieux (qui ne provoquent aucun symptôme externe initial) d’atteindre l’hôpital avant que d’autres dommages ne soient causés sans le savoir.
Le jury était composé d’investisseurs de grandes sociétés de capital-risque israéliennes telles que OurCrowd et Bridges Israel. Ils ont sélectionné les finalistes en fonction des qualités innovantes de la technologie et de l’impact positif à grande échelle.
Les 45 startups qui ont participé au concours ont été réduites à cinq : Avertto ; Quai.MD, une société basée sur l’IA qui assiste les prestataires de soins de santé dans les diagnostics complexes ; RumaFeed, une startup de technologie alimentaire qui élimine les produits chimiques toxiques dans les pommes de terre ; Anina Culinary Art, dont la mission est de transformer les « légumes moches » qui sont généralement jetés en repas nutritifs ; et Daika Wood, qui crée un matériau en bois unique à partir de déchets de bois recyclés.
“Merci aux startups qui ont concouru pour le Prix Asper 2023. Nous pensons que l’avenir de la création d’un impact positif sur la société et l’environnement et de l’amélioration de l’humanité réside dans les technologies innovantes créées par des entrepreneurs innovants. Nous sommes heureux de continuer à soutenir les startups, démontrant notre appréciation des nouvelles technologies qui profitent au bien public », a-t-elle déclaré.