Tsahal a annoncé lundi l’arrestation d’Ahed Tamimi, icône de la cause palestinienne dans le monde, lors d’un raid en Cisjordanie occupée où les forces israéliennes multiplient raids et arrestations depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
La militante de 22 ans, « soupçonnée d’incitation à la violence et à des activités terroristes, a été appréhendée à Nabi Saleh », son village dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupée depuis 1967 par Israël, a indiqué un porte-parole de l’armée à l’AFP.
« Tamimi a été transférée aux forces de sécurité israéliennes pour un interrogatoire plus approfondi », a-t-il ajouté.
La militante a été arrêtée lors d’un raid de l’armée israélienne « visant à appréhender des individus soupçonnés d’être impliqués dans des activités terroristes et d’incitation à la haine » dans le nord de la Cisjordanie occupée, a ajouté la même source.
Interrogée par l’AFP sur les motifs de cette arrestation, une source au sein des services de sécurité a transmis une publication Instagram, qui a largement circulé sur les réseaux sociaux et est attribuée à la jeune militante.
Le texte promet de « massacrer » des Israéliens « dans toutes les villes de Cisjordanie, de Hébron à Jénine », en des termes très violents et explicites, faisant notamment référence à Hitler, selon la capture d’écran d’une publication en arabe et en hébreu transmise par l’armée à l’AFP.
Lundi, le compte cité dans cette capture d’écran était inaccessible.
« Ils l’accusent d’avoir publié un post qui incite à la violence mais Ahed ne l’a pas écrit », assure sa mère Narimane Tamimi à l’AFP.
« Il y a des dizaines de pages au nom d’Ahed et avec sa photo mais avec lesquels elle n’a aucun lien. Ahed, elle, quand elle essaye d’ouvrir un compte sur les réseaux sociaux, il est aussitôt bloqué », poursuit-elle.
L’AFP n’a pas pu vérifier dans l’immédiat si ce compte appartient effectivement à Tamimi.
Narimane a ajouté que son mari, Bassem al-Tamimi, a été arrêté le 20 octobre alors qu’il rentrait de voyage et, depuis, sa famille « n’a aucune nouvelle ».
Ahed Tamimi était devenue célèbre à 14 ans, filmée en train de mordre un soldat israélien pour l’empêcher d’arrêter son petit frère, plaqué au sol et qui avait le bras dans le plâtre.
Elle est depuis devenue une icône mondiale de la cause palestinienne et est considérée par les Palestiniens comme un exemple de courage face à la répression israélienne dans les Territoires palestiniens occupés.
Un portrait géant d’elle a d’ailleurs été peint sur le mur de séparation israélien en Cisjordanie occupée, dans le secteur de Bethléem.
Ahed Tamimi avait été arrêtée en 2017 et détenue 8 mois pour avoir giflé deux soldats israéliens dans la petite cour de la maison familiale à Nabi Saleh, leur demandant de quitter les lieux.
Depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque meurtrière du Hamas en Israël, plus de 150 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie occupée par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon le ministère palestinien de la Santé.
Et 2.150 ont été arrêtés, selon le Club des prisonniers, une ONG qui suit les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, portant à plus de 7.000 le nombre de Palestiniens incarcérés par Israël.
Jérusalem (AFP) – © 2023 AFP