Aéroports : 100 alertes à la bombe recensées en France et un impact de plusieurs millions d’euros.
Le bilan paraît vertigineux. Pas moins de 100 alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis le 18 octobre, a déclaré ce mardi 31 octobre le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, confirmant qu’elles ne venaient pas toutes de la même adresse mail.
Des chiffres corroborés par l’Union des aéroports français (UAF), qui indique que plus de la moitié de ces alertes ont donné lieu à des évacuations. La journée de jeudi dernier avait été particulièrement marquée, avec dix aéroports français visés par de nouvelles alertes à la bombe et cinq d’entre eux ayant été évacués.
La semaine précédente, près de 70 fausses alertes à la bombe avaient ciblé des aéroports français, entraînant le déclenchement de plus de 60 enquêtes, avait alors indiqué Clément Beaune.
Légère accalmie
« On déposera plainte à chaque fois, on ne laissera rien passer », a-t-il martelé, une nouvelle fois, au micro de LCI, ce mardi.
« Nous avons reçu au total 100 alertes dans les aéroports français, un peu moins ces derniers jours, justement parce qu’il y a cette position de grande fermeté », a-t-il précisé.
Interrogé par La Tribune, Nicolas Paulissen, délégué général de l’UAF, indique que la dernière alerte recensée date de vendredi, soit une accalmie de quatre jours pour le moment.
Plusieurs millions d’euros d’impact
Malgré ces alertes, les perturbations des activités aériennes semblaient réduites, indique l’AFP en se basant sur le tableau de bord de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Un constat qui contraste quelque peu avec celui dressé Nicolas Paulissen. S’il admet qu’il n’y a pas encore de bilan chiffré définitif, il estime que l’impact financier des perturbations – entre les retards, et surtout, les annulations de vol – va coûter plusieurs millions d’euros.
Le délégué général de l’UAF indique que cette séquence d’alertes à répétition a également des conséquences au niveau des ressources humaines. De facto, les équipes aéroportuaires sont fortement mobilisées pour affronter ces situations génératrices de stress et de fatigue, après un été déjà compliqué à gérer sur le plan des perturbations opérationnelles.
Le niveau d’alerte du plan Vigipirate à son maximum
À la gare de Lyon à Paris, un individu a été interpellé et une procédure judiciaire est en cours, a déclaré le ministre, ajoutant qu’il y avait également eu quelques cas de tentatives de cyberattaques. Outre les alertes à la bombe, « on a quasiment un doublement des signalements des bagages abandonnés dans les gares et les aéroports », a ajouté Clément Beaune ce mardi.
Nicolas Paulissen indique ainsi que si aucune disposition spécifique n’a été mise en place pour faire face à ces alertes, le niveau de vigilance était déjà maximal depuis la décision par la Première ministre, Elisabeth Borne, de rehausser le plan Vigipirate au palier « Urgence attentat ». Ce qui a entraîné une multiplication des patrouilles de la part des forces publiques et du nombre de messages de vigilance à l’attention des passagers.
Cette décision avait été prise suite à l’assassinat le 13 octobre de l’enseignant Dominique Bernard dans son lycée à Arras (Pas-de-Calais) par un jeune fiché pour radicalisation islamiste.
Outre les aéroports et les gares, certains établissements publics ont été particulièrement visés par les alertes à la bombe. Le château de Versailles a ainsi été évacué à sept reprises en neuf jours. Des établissements scolaires ont également été la cible d’alertes. Celles-ci semblent toutefois s’être taries, les vacances scolaires de la Toussaint ayant démarré le 21 octobre dernier.
(Avec AFP)