Benjamin Netanyahu a estimé, dimanche, que la migration clandestine en provenance d’Afrique constitue une « menace réelle pour l’avenir d’Israël », appelant à l’élaboration d’un plan visant à »chasser tous les infiltrés de son pays ».
C’est ce qu’il a dénoncé sur la plateforme « X », au lendemain de l’annonce de la formation d’un comité ministériel spécial chargé de prendre des mesures contre ce qu’il a qualifié de « fauteurs de troubles », après les manifestations organisées par les demandeurs d’asile érythréens, samedi, dans la ville de Tel Aviv (centre).
« L’infiltration illégale en Israël depuis l’Afrique constitue une menace réelle pour l’avenir d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique. Nous avons mis fin à cette menace à travers la construction d’une clôture à notre frontière sud », a déclaré Netanyahu.
En 2013, Tel Aviv a érigé une barrière frontalière de 241 kilomètres avec l’Égypte, dans le but d’empêcher tout passage illégal des personnes venues d’Afrique vers Israël via la péninsule égyptienne du Sinaï.
« Le problème vient de ceux qui sont effectivement entrés avant que la clôture ne soit achevée, et il s’agit de plusieurs dizaines de milliers d’infiltrés illégaux », a ajouté Netanyahu.
Et le responsable israélien de poursuivre, »nous avons expulsé 12 000 personnes volontairement en suivant les procédures nécessaires. Nous voulions les pousser à partir, mais nous avons été confrontés à l’opposition de la Cour suprême (la plus haute instance judiciaire d’Israël) ».
Netanyahu a souligné que les émeutiers à Tel Aviv ont dépassé la ligne rouge, qualifiant les protestations d’inacceptables. Il a, dans ce contexte, promis de prendre des mesures strictes et de les expulser dans l’immédiat. Et d’appeler par la même occasion le comité ministériel concerné à »préparer un plan adéquat et actualisé pour chasser tous les autres infiltrés illégaux d’Israël ».
Samedi, des centaines de demandeurs d’asile érythréens ont organisé des manifestations massives dans la rue Yad Harutzim à Tel Aviv, pour protester contre la tenue d’un événement qui serait organisé par l’ambassade de leur pays dans la ville israélienne à l’occasion de l’anniversaire du début de la « lutte armée » contre le gouvernement éthiopien.
Les opposants au régime considèrent l’événement comme une propagande en faveur du régime d’Isaias Afwerki, qu’ils ont fui, selon la Société de radiodiffusion publique israélienne (KAN).
KAN a rapporté que les manifestants ont jeté des pierres sur les policiers, brisé les vitrines des magasins et incendié un bâtiment.
Au cours de ces affrontements, 140 demandeurs d’asile érythréens ont été blessés, dont 12 grièvement, ainsi que 27 policiers.