Remplies de déchets alimentaires, de courrier indésirable et d’emballages, nos ordures en disent long sur notre mode de vie quotidien. Si les objets que les gens jettent ont changé au fil des siècles, la nature révélatrice des déchets humains n’a pas changé. C’est pourquoi une équipe d’archéologues souhaitant comprendre la vie des commerçants de l’Antiquité a décidé de trouver, de fouiller et d’analyser des dépôts d’ordures le long des routes de la soie en Israël.
En creusant dans le sol du désert à Aravah, les chercheurs ont découvert un « trésor » d’ordures, selon un communiqué de presse du 17 janvier de l’Autorité israélienne des antiquités.
Les « monticules d’ordures » contenaient des tissus en coton et en soie probablement importés de Chine et d’Inde il y a environ 1 300 ans, ont déclaré les chercheurs.
Sur la base de l’emplacement, des caractéristiques et de l’âge des tissus, les archéologues ont conclu que le site d’Aravah se trouvait le long d’une branche du réseau de routes commerciales de la Route de la soie. La route de la soie est un réseau de routes commerciales qui s’étend de la Chine à l’Afrique du Nord et à l’Europe, en passant par le Moyen-Orient.
Des marchandises, telles que la soie, les épices, le thé et la porcelaine, ont été échangées le long de ce réseau entre environ 130 avant J.-C. et 1453 après J.-C. Le réseau commercial a également facilité la diffusion des idées, des cultures et des religions. Les « déchets » d’Aravah comprenaient des soies de Chine, des tissus décorés d’Inde et des textiles en coton d’Inde et de Nubie, une région du Soudan, précise le communiqué.
Etonnamment, ces tissus sont encore vivement colorés et un fragment de tissu présentait une section de rayures rouges, bleues et dorées traversant le centre.
Les archéologues ont attribué certaines des techniques de tissage à l’Iran et certains des motifs à l’Inde centrale. Certains tissus au bleu délavé arboraient un motif doré avec des rayures en damier et des sphères. La « variété et la richesse » des tissus indiquent une forte demande de produits de luxe importés dans la région, ont noté les chercheurs.
Les archéologues ont également trouvé du cuir, des vêtements et des articles d’hygiène enfouis dans le tas d’ordures. Les photos montrent un morceau de tissu avec d’épaisses rayures rouges et bleues. Ces découvertes ont permis d’éclairer la culture matérielle et la vie quotidienne des anciens habitants et commerçants de la région.
L’exploration de la route de la soie israélienne est un projet en cours pour Guy Bar-Oz, Roi Galili, Orit Shamir, Berit Hildebrandt et Nofar Shamir, selon le site Web du projet de l’équipe. Leur recherche vise à « mieux comprendre les mouvements des marchandises textiles, des commerçants et des consommateurs » en se concentrant sur « les petites colonies souvent négligées. » Aravah, également connu sous le nom de Arabah ou Araba, est une région située à environ 145 miles au sud-est de Jérusalem et le long de la frontière israélo-jordanienne.
Source : Miami Herald & Israël Valley