UNE MANIFESTATION GEANTE ET PACIFIQUE. Malgré les briefings de la police et les menaces du ministre Itamar Ben Gvir, aucun incident de violence n’a été enregistré lors de la manifestation.
De nombreux leaders se sont dispersés avant même la fin des discours, et certains d’entre eux ont organisé une marche aux flambeaux à proximité – tandis que d’autres ont défilé dans la rue Kaplan à côté du bâtiment du gouvernement.
Environ 200 manifestants sont arrivés à l’échangeur de la paix et ont tenté pendant de nombreuses minutes de s’introduire dans les voies d’Ayalon, sans succès. Certains d’entre eux sont entrés dans le centre commercial Azrieli en essayant de se rendre à Ayalon depuis le parking souterrain et ont été arrêtés par des policiers. Après cela, les derniers manifestants ont commencé à défiler sur Begin Road, avant de se disperser.
Itamar Ben Gvir a déclaré ce matin que « la police israélienne a bien fait d’autoriser la liberté de manifestation mais n’a pas autorisé le blocage des routes d’Ayalon. J’ai ordonné à la police de suivre la même politique de patience et de dialogue avec le grand public également ».
La réforme juridique du gouvernement agace les milieux juridiques. Ce Shabbat, c’est le procureur de l’Etat qui a tenu à manifester sa désapprobation face à ce projet. Amit Eissman a même fait une allusion à peine voilée au lien qu’il voit entre cette réforme et les procès contre le Premier ministre: »Une réalité dans laquelle un suspect devient enquêteur, un accusé un accusateur et un condamné une victime. Si l’on pense que l’on peut nuire à la légitimité des procureurs sur certains dossiers, c’est une erreur ».
Eissman estime que »les attaques sont toutes dirigées contre les procureurs eux-mêmes, de manière personnelle, contre eux et leur réputation et il arrive aussi qu’elles soient contre leurs proches. Et comme si cela n’était pas suffisant, ces attaques sont accompagnées du sentiment que l’on cherche à nous déligitimer aux yeux du public. On nous prête des motivations non professionnelles dans nos décisions et nos activités ».
SELON I24NEWS. COPYRIGHTS. « Des dizaines de milliers d’Israéliens se sont rassemblés samedi soir dans le centre de Tel-Aviv et à Jérusalem pour protester contre le nouveau gouvernement. Selon les estimations de la police, 80 000 personnes environ manifestent place Habima, bravant la pluie battante. La police a entrepris de bloquer l’afflux de nouvelles personnes vers le centre de la ville. La veille, Benjamin Netanyahou avait appelé ses opposants à calmer le jeu, rappelant que la réforme annoncée de la justice avait essentiellement pour objectif de rééquilibrer les pouvoirs et non de déstabiliser la démocratie.
A Jérusalem, les manifestants se sont rassemblés devant la résidence présidentielle en coordination avec les forces de l’ordre, et ont défilé jusqu’à la place de Paris quelques mètres plus loin. La marche s’est s’arrêté rue Arlozorov où plusieurs personnalités ont prononcé des discours.
Les mécontents, parfois rassemblés sous la bannière de groupes de gauche telle que « Crime Minister », ont agité des banderoles dénonçant tout particulièrement les réformes du système judiciaire présentées par le ministre de la Justice Yariv Levin, ainsi que les discriminations potentielles à l’égard des minorités et de la communauté gay notamment. Le nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, redouté pour ses positions radicales, est également dans la ligne de mire des protestataires.
On pouvait lire sur les pancartes brandies par les manifestants : « Le temps est venu de faire tomber le dictateur », « Gouvernement de la honte », « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », « Tu aimeras l’autre comme toi-même » écrit en hébreu et en arabe. Mais c’est le slogan « Démocratie, démocratie » qui revenait le plus souvent.
L’ex-Premier ministre travailliste Ehud Barak a dénoncé un plan gouvernemental « visant à écraser la démocratie israélienne » et un « coup d’Etat ». L’ancienne ministre Tzippi Livni a estimé pour sa part que « le gouvernement israélien était entré en guerre contre les institutions démocratiques dans le but de gouverner sans entrave, débarrassé des débats et des critiques légitimes ». La dirigeante du parti travailliste Meirav Michaeli a quant à elle ironisé sur le mauvais temps, disant que « ce n’était pas de la pluie mais le gouvernement qui crachait sur les citoyens ».
Les dispositifs de sécurité ont été renforcés dans les deux villes par crainte de débordements, notamment par le blocage des principaux axes de circulation. Un troisième rassemblement plus modeste a lieu à Haïfa. Les manifestants ont dores et déjà annoncé que le mouvement allait se poursuivre et que des rassemblements seront de nouveau organisé dans les prochaines semaines ». I24NEWS. COPYRIGHTS.