Les pommes de terre sont apparemment trop stressées. Si les agriculteurs pouvaient obtenir des signes avant-coureurs, selon de nouvelles recherches, le résultat pourrait permettre de bien meilleures récoltes.
Les humains ne sont pas les seuls êtres vivants à être stressés ; les pommes de terre aussi, apparemment. Et une plante anxieuse a du mal à subir la photosynthèse et à produire des fruits.
Le stress des plantes peut être causé par la sécheresse, des températures extrêmes et des niveaux élevés de lumière. Si les agriculteurs pouvaient obtenir des signes avant-coureurs de stress pour les plantes, ils pourraient prendre des mesures pour protéger leurs produits, comme davantage d’eau, d’ombre et de fraicheur.
C’est l’objectif proposé par une nouvelle recherche publiée dans Plant Physiology par Matanel Hipsch du département des sciences végétales de l’Université hébraïque de Jérusalem.
Mr Hipsch, sous la direction du Dr Shilo Rosenwasser, a connecté des biocapteurs moléculaires aux pommes de terre pour surveiller leurs signaux de stress en temps réel.
Pourquoi se concentrer sur l’humble patate ? C’est une culture vivrière majeure qui représente 40% des exportations d’Israël et qui est cruciale pour la sécurité alimentaire mondiale. Les pommes de terre fournissent des nutriments essentiels, notamment des fibres alimentaires, des vitamines, des minéraux, des protéines et des antioxydants.
L’équipe de l’Université hébraïque a utilisé le génie génétique pour introduire un nouveau gène dans la pomme de terre. Ce gène était codé sur une protéine fluorescente, créant essentiellement des pommes de terre qui brillent lorsqu’elles se sentent mal.
Les chercheurs ont ensuite pu surveiller la lumière émise par les biocapteurs et déterminer la phase initiale des réponses au stress des plantes.
La recherche est encore à un stade précoce. À terme, l’équipe espère développer une caméra facile à utiliser et abordable pour les agriculteurs.
L’approche génétique de l’Université hébraïque a des avantages et des inconvénients.
Avantage : le codage génétique n’a besoin d’être fait qu’une seule fois ; il se transmet ensuite à toutes les générations futures de la plante.
Inconvénient : le public a peur des cultures génétiquement modifiées.
Shilo Rosenwasser suggère qu’un moyen de contourner cette dernière préoccupation est de ne placer qu’un certain nombre de pommes de terre modifiées dans un champ afin de communiquer les niveaux de stress globaux des plantes. Ces pommes de terre « de surveillance» seraient par la suite retirées et ne seraient pas récoltées pour la vente.
Les pommes de terre ne sont que le début; les chercheurs pensent que l’application des biocapteurs peut être étendue à d’autres cultures clés.
Source : Israel21c
Sélection de Judith Douillet pour Alliance magazine juif
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