La zone euro s’apprête à entrer en récession en fin d’année et les exportateurs israéliens s’inquiètent. L’Union Européenne est le premier partenaire commercial d’Israël avec une part de de marché de 32% en valeur, soit 15,5 Mds USD.
Selon (1) : « Le scénario noir se confirme pour le Vieux continent. Sous le coup d’une inflation galopante depuis la sortie de la crise Covid, la zone euro s’apprête à entrer en récession en fin d’année, a prévenu ce vendredi la Commission européenne. De plus, elle anticipe une inflation plus forte que prévu à cause de la flambée des prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine.
« Nous avons des mois difficiles devant nous », a reconnu le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, lors d’une conférence de presse.
Des signes avant-coureurs ont laissé présager de ce scénario pour l’UE. En Allemagne, première économie de la zone euro, l’inflation a en effet franchi un nouveau record en octobre, à +10,4%, soit le niveau le plus élevé depuis 70 ans.
Mais la contraction est généralisée sur le dernier trimestre de cette année et le premier de 2023, dans « la plupart des Etats membres » a confirmé Paolo Gentiloni.
En conséquence, la progression du PIB l’an prochain a été fortement revue à la baisse, à seulement 0,3% pour les pays partageant la monnaie unique, contre 1,4% attendu jusqu’ici, même si un retour de la croissance est attendu au printemps.
Les conséquences du « choc de la guerre »
L’Europe est particulièrement touchée par les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine. Elle « fait partie des économies avancées les plus touchées, en raison de sa proximité géographique avec la zone de guerre et de sa forte dépendance aux importations de gaz en provenance de Russie », a souligné la Commission dans un communiqué.
La reprise enregistrée depuis l’an passé, après la récession historique de 2020, a résisté jusqu’à cet été même si elle s’est ralentie. La zone euro a encore enregistré 0,2% de croissance au troisième trimestre, surprenant les analystes. De quoi relever de 0,5 point la prévision pour 2022 à 3,2%.
« Mais le choc de la guerre est en train de prendre le dessus », a constaté M. Gentiloni.
« L’inflation continue de dépasser nos prévisions, la forte érosion du pouvoir d’achat a fait chuter la confiance des consommateurs, comme celle des entreprises qui sont confrontées à des coûts de production élevés, des difficultés persistantes d’approvisionnement et un resserrement des conditions de financement ».
Bruxelles a revu en forte hausse sa prévision d’inflation dans la zone euro pour 2023, à 6,1%, contre seulement 4% jusqu’ici. Elle s’attend toutefois à ce que la hausse des prix commence à reculer après un point haut attendu fin 2022.
Sur l’ensemble de l’année 2022, Bruxelles table désormais sur une inflation plus forte que prévu à 8,5%, contre 7,6% précédemment.
Le risque d’une inflation persistante
« L’incertitude reste exceptionnellement élevée » en raison de la guerre et pourrait conduire à des chiffres encore moins bons, a cependant mis en garde Paolo Gentiloni.
Les stocks de gaz apparaissent suffisants pour l’instant, mais l’arrêt quasi total des livraisons russes et la difficulté à compenser ce manque par des importations d’autres pays rendra la reconstitution des stocks plus difficiles pour l’hiver 2023/2024, a-t-il estimé.
Si l’Europe échoue à se préparer correctement, les dégâts économiques pourraient être bien plus importants que prévu, a-t-il admis. Dans un scénario pessimiste, le PIB pourrait ainsi chuter de 0,9% en 2023 et l’inflation s’avérer bien plus persistante.
Enfin, existe selon le commissaire un risque « de désindustrialisation », a reconnu Paolo Gentiloni. « Mais il ne me conduit pas à des prédictions catastrophiques, car les choix d’implantations industrielles dépendent de nombreux facteurs, pas seulement des prix de l’énergie », a-t-il nuancé.
L’Allemagne, première économie européenne, devrait enregistrer l’an prochain la plus faible performance des pays de l’UE, avec un recul de 0,6% de son PIB, contre une croissance de 0,4% en France, de 1% en Espagne et de 0,3% en Italie ».
(1) latribune.fr/