« La motivation pour servir dans les unités de combat au sein de l’armée israélienne a augmenté de manière significative au cours des deux dernières années, mais uniquement parmi les recrues potentielles issues des échelons socio-économiques inférieurs du pays et de sa périphérie géographique », a déclaré mercredi le chef de l’armée Aviv Kochavi.
Selon le chef des Tsahal, l’année dernière, plus de 70% des nouvelles recrues ont exprimé leur volonté de servir dans des unités de combat, contre 64% au cours des sept années précédentes.
« C’est la bonne nouvelle. Mais je vais mettre un astérisque à côté de cette bonne nouvelle, car pour les personnes issues de couches socio-économiques élevées, il n’y a pas d’augmentation », a affirmé M. Kochavi.
Le chef d’état-major de l’armée était interviewé lors d’une cérémonie marquant le 25e anniversaire de la « catastrophe des hélicoptères », au cours de laquelle deux appareils étaient entrés en collision alors qu’ils se rendaient vers des bases de l’armée israélienne au Liban, tuant les 73 personnes à bord.
Les propos de M. Kochavi s’inscrivent dans le cadre d’une lutte permanente au sein de la société israélienne sur le statut des unités combattantes, dans un contexte de prestige accru pour les soldats qui servent dans des unités technologiques d’élite, comme l’unité 8200 du renseignement militaire.
Les vétérans de ces unités touchant souvent des salaires élevés et les adolescents israéliens – et leurs parents – considèrent de plus en plus que ces postes sont préférables aux unités de combat.
Le débat a pris de l’ampleur le mois dernier, après qu’une entreprise high tech a installé un panneau d’affichage dans la ville de Herzliya sur lequel on pouvait lire « Les meilleurs pour le cyber », en référence à un dicton israélien selon lequel les meilleures recrues deviennent pilotes.
À l’époque, M. Kochavi avait sévèrement critiqué l’affiche, déclarant qu’il s’agissait d’une « erreur » et d’un signe de « distorsion des valeurs parmi la population ». Il avait alors insisté sur le fait que les « meilleurs sont avant tout des combattants », ce qu’il a réitéré mercredi.
« J’apprécie chaque soldat et officier de Tsahal, quelle que soit leur position. Mais le domaine le plus prestigieux est le combat. C’est pourquoi j’ai dit que les meilleurs sont des combattants. Tout le monde est bon, tout le monde aide, mais les meilleurs sont les combattants », a insisté M. Kochavi.
« Une société confrontée à autant de défis que la nôtre n’a pas le luxe de faire autre chose que d’encourager le service de combat, de le chérir et d’accorder une compensation à ceux qui risquent leur vie », a-t-il ajouté.
M. Kochavi, qui a été à la tête du renseignement militaire de 2010 à 2014, a rappelé qu’il a toujours maintenu son point de vue selon lequel les troupes de combat étaient les « meilleurs » de l’armée.
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