UN ARTICLE DE YOUVAL BARZILAÏ. La France figure parmi les premiers États partenaires d’Israël sur le plan économique, militaire et politique.
L’histoire de la France et d’Israël, si elle a pu être marquée par quelques tensions diplomatiques sous les mandats de Chirac et de Mitterrand, est surtout marquée par le soutien de la France pour son allié israélien.
Ce soutien historique de la France à Israël repose sur la défense des intérêts militaires français au Moyen-Orient. Rapidement, Israël devient l’un des premiers clients français en termes d’exportations massives d’armes et de matériels militaires.
Lors de la crise du Canal de Suez en 1956, la France fait alliance avec Israël contre Nasser à la suite de la nationalisation du canal. Cette alliance entre les deux États se fait autour d’intérêts économiques et politiques communs et marque une première étape de la relation franco-israélienne autour des intérêts impérialistes.
Quelques années plus tard, en récompense de liens étroits renforcés par l’opération de Suez, la France fournit à Israël la technologie pour construire un réacteur à Dimona. L’objectif est alors clair : doter l’État hébreux d’une arme de dissuasion massive pour maintenir son pouvoir sur les pays arabes et faire du pays, un allié de poids de l’impérialisme français au Moyen-Orient. Un « cadeau » de la France qui n’est évidemment pas gratuit mais motivé par le fait que les services de sécurité français sont persuadés que Nasser, ennemi de l’Israël, aide le FLN algérien. Le soutien matériel et militaire historique de la France à Israël s’est donc fait dans une perspective de préserver ses positions coloniales en Algérie et dans une perspective contre-insurrectionnelle de répression des indépendantistes algériens.
Des décennies plus tard, le gouvernement Hollande continue d’afficher un soutien à israël autour de la lutte commune contre l’Iran et de la bataille pour les intérêts français dans le Moyen-Orient. L’Élysée explique alors au Point, en 2013 reprenant la rhétorique du président d’extrême droite que : « la prolifération nucléaire […] en Iran tout particulièrement est un danger, une menace sur Israël, la région et le monde entier ».
La coopération militaire France-Israël ne faiblit pas durant les derniers mandats présidentiels, comme le montre une multitude de formations militaires communes, en novembre 2015 un responsable du RAID affirme sur RTL : « On a travaillé là-dessus en faisant des stages avec les unités d’intervention israélienne » selon Pierre Bouvaret. En 2016, ce sont cette fois des bombardiers israéliens qui viennent s’entraîner sur le sol français, dans une base militaire Corse.
Les liens entre la France et l’Israël ne s’arrêtent pas aux seuls intérêts militaires, de 2015 à 2019 selon le ministère de l’économie et des finances la France est le 9ème plus grand importateur du pays, ce qui représente chaque année environ 3 milliards d’euros sur le marché.
Sur le plan de l’industrie militaire, les prises de commandes de l’État d’Israël à la France sont en constante augmentation passant 12,4 millions d’euros en 2011 à 34,9 millions d’euros aujourd’hui. Dassault la plus grande entreprise d’aviation militaire en France travaille également étroitement avec l’entreprise israélienne Elbit Systems pour développer de nouvelles technologies militaires.