IsraelValley reçoit de nombreuses questions, parfois étonnantes. Question d’un lecteur d’Annecy (Haute Savoie): « Quel est le niveau de popularité de Brigitte, la femme du Président Macron? ».

En Israël malgré la bagarre franco-israélienne liée à la reconnaissance par la France de la Palestine aucun média national ne relaie les informations abjectes sur Brigitte Macron. La raison est simple : Brigitte Macron a toujours été populaire dans l’Etat hébreu. Et rien ne bouge sur ce plan là. Brigitte Macron a toujours soutenu les familles d’otages du Hamas. Elle a eu l’occasion d’ouvrir les portes de l’Elysée à ceux qui souhaitaient lui parler des otages.

En Israël, personne ne prend au sérieux les stupidités colportées par une influenceuse américaine.

Selon lepoint.fr: Qu’est-ce que l’effet Streisand, redouté par Emmanuel Macron ?

Le président de la République a porté plainte contre l’influenceuse américaine, qui propage la rumeur sur le sexe de sa femme. Une stratégie risquée.

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Face à la rumeur, Emmanuel Macron a choisi de contre-attaquer, risquant l’effet Streisand.
Face à la rumeur, Emmanuel Macron a choisi de contre-attaquer, risquant l’effet Streisand. © Zuma/ABACA

 

 

Lundi 18 août, Emmanuel Macron, dans une interview à Paris Match, était interrogé entre autres sur sa décision de porter plainte contre l’influenceuse Candace Owens, qui propage outre-Atlantique la rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait née homme. En matière de communication présidentielle, « il y avait une tradition consistant à dire : il faut laisser couler », reconnaît Emmanuel Macron. C’est un vieux conseil de communicant : face à la rumeur, il ne faut pas lui donner d’importance, ne pas nourrir la bête.

 

Mais voilà que le président de la République décide de rompre avec cette coutume : « Cela a pris une telle ampleur aux États-Unis que nous nous devions de réagir. Il est question de faire respecter la vérité. On parle de l’état civil de la première dame de France, d’une épouse, d’une mère de famille, d’une grand-mère », justifie-t-il, quitte, selon ses propres mots, à risquer « l’effet Streisand ». C’est-à-dire qu’en voulant empêcher la diffusion d’une rumeur, on obtient souvent l’effet inverse : l’attention autour du sujet explose.

L’effet Streisand, ou l’art de transformer une rumeur en phénomène mondial.

L’histoire commence en 2003, sur la côte californienne. Barbra Streisand, diva planétaire, découvre qu’une photo aérienne de sa villa figure dans une base de données publique sur l’érosion du littoral. Ni une ni deux, elle attaque le photographe en justice pour atteinte à la vie privée. Résultat ? Avant la plainte, la photo n’avait été téléchargée que six fois (dont deux par ses avocats). Après la médiatisation de l’affaire, elle explose tous les compteurs : plus de 400 000 téléchargements en quelques semaines. La tentative de censure a transformé la photo en objet de curiosité planétaire. Le « Streisand Effect » était né.

Depuis, le terme désigne ce paradoxe moderne : vouloir supprimer une information indésirable, c’est souvent la propulser sur le devant de la scène. À l’ère des réseaux sociaux, où chaque interdiction est perçue comme une invitation à cliquer, l’effet Streisand est devenu un classique de la communication de crise.

La psychologie sociale a une explication toute trouvée : l’interdit attire. Dès 1966, le psychologue Jack Brehm théorise la « réactance psychologique » : lorsque notre liberté d’accès à une information est menacée, nous avons tendance à la désirer encore plus. C’est le syndrome du fruit défendu, version numérique. Plus on tente de cacher une rumeur, plus elle devient intrigante. Comme le résume la chercheuse Zeynep Tufekci, « la censure est un signal d’intérêt, un label “à ne pas manquer” pour l’internaute curieux ».

L’asymétrie des conneries

Revenons à notre président. Pourquoi, alors, Emmanuel Macron a-t-il choisi de réagir, avec le danger d’amplifier la rumeur ? Faut-il ignorer celle-ci, quitte à ce qu’elle s’installe dans l’opinion ? Ou la combattre publiquement, au risque de la rendre virale ? Les communicants sont divisés. Certains prônent le silence stratégique, d’autres la contre-attaque judiciaire ou médiatique. Mais la science, elle, commence à apporter des éléments de réponse.

 

En 2024, des chercheurs ont examiné l’effet réel des interdictions de livres dans les États américains sur le comportement des lecteurs. L’étude a révélé des résultats surprenants, comparables à l’effet Streisand. Elle montre que bannir un livre… le rend en fait plus populaire ! Concrètement, après une interdiction, la circulation (prêts en bibliothèque) des livres bannis augmente en moyenne de 12 % par rapport à des livres comparables non bannis. Et même dans les États où le livre n’est pas interdit, sa lecture progresse (+ 11 %). Mais les chercheurs nuancent : ce sont surtout les auteurs déjà connus qui bénéficient de cet effet.

À Découvrir Le Kangourou du jour Répondre Mais en s’attaquant frontalement à la rumeur, Emmanuel Macron se heurte à un autre phénomène bien connu des amateurs de débats en ligne : la loi de Brandolini, ou « principe d’asymétrie des conneries ». Formulée en 2013 par l’informaticien italien Alberto Brandolini, cette loi stipule qu’« il faut dix fois plus d’énergie pour réfuter une bêtise que pour la produire ». Autrement dit, démonter une fake news exige un investissement colossal, là où la propager ne demande qu’un tweet ou une vidéo TikTok. C’est la version numérique du mythe de Sisyphe : pendant que le président s’échine à pousser le rocher de la vérité, la rumeur, elle, dévale la pente à toute allure.

Comme le rappelle Brandolini lui-même, « la bêtise a toujours une longueur d’avance ». Et dans le cas Macron, le risque est grand de voir la machine à rumeurs tourner à plein régime, alimentée par chaque prise de parole officielle. Ce n’est pas qu’une boutade de forum : une étude du MIT en 2018 a montré que les fausses informations circulent plus vite et plus loin que les vérités, précisément parce qu’elles sont plus simples et plus émotionnelles. Face à cette asymétrie, la stratégie du chef de l’État est risquée.

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