Ronald Lauder (1) a annoncé la nomination de Pierre Besnainou comme Vice Président et membre du comité exécutif du Congrès Juif Mondial (2).

(1) Ronald S. Lauder est un homme d’affaires, diplomate et collectionneur d’art américain. Il a été élu en 2007 président du Congrès juif mondial. Il est diplômé en économie internationale de la Wharton School de l’Université de Pennsylvanie et de l’Université Libre de Bruxelles.

(2) Le Congrès juif mondial est une fédération internationale de communautés et d’organisations juives, fondée en 1936 à Genève en Suisse, et dont le siège mondial est à New York aux États-Unis.

D’après sa charte, le Congrès juif mondial a pour but premier d’être le « bras diplomatique du peuple juif ». Toutes les communautés et tous les groupes représentatifs juifs peuvent être membres du CJM, indépendamment de l’idéologie sociale, politique ou économique de leur pays hôte. L’organisation possède également des bureaux internationaux à Jérusalem en Israël, à Bruxelles en Belgique, à Paris en France, à Moscou en Russie, à Buenos Aires en Argentine et à Genève en Suisse.

LE PLUS.

« Dis-moi Shimon… » de Pierre Besnainou : un beau livre et une œuvre utile.

« Dis-moi Shimon… » de Pierre Besnainou est sous titré « Conversations imaginaires avec Shimon Pérès ».

D’abord, c’est un bel objet ( 156 pages, 18 euros ) réalisé par BIBLIEUROPE : couverture, papier, impression et magnifique photo où l’auteur est vu de dos recevant l’accolade de Shimon ( 1923-2016) dont la vie se confond avec l’histoire de l’ État d’Israël.

C’est un livre que l’on commence à lire et c’est un livre qu’on lit entièrement et qu’on referme à sa fin page 156. Il est destiné à tous ceux que le destin du peuple juif et l’avenir d’Israël passionnent ou simplement intéressent .

 

Alain Peyrefitte avait écrit en 1994 « C’était De Gaulle » et il avait éclairé la politique et la personnalité du Général en rapportant ce qu’il avait recueilli au cours de ses 300 entretiens avec lui : un remarquable travail de mémorialiste.

En 1994, Jacques Attali publiait « Verbatim », 3 volumes sur François Mitterrand et ses déclarations et conversations au mot à mot.

Le procès Azaria, l’affaire Armona, l’énigme Donald Trump sont postérieurs à la disparition de Shimon et Pierre Besnainou invente les réponses qu’aurait pu lui faire Shimon s’il était encore vivant.

« Invente « ? Ou alors rapporte-t-il la teneur de phrases prononcées par l’ancien Président et recueillies en les adaptant à de nouvelles questions ?

Pierre Besnainou a connu Shimon Pérès en 1993 au moment des accords d’Oslo où il servit d’intermédiaire entre lui et la Tunisie qui avait accueilli Yasser Arafat et l’ OLP depuis 1982. Il l’a côtoyé pendant plus de vingt ans et, à sa disparition, il « perdait un père spirituel ». Les conversations « imaginaires « sont nourries de souvenirs, également de notes prises et retranscrites et c’est sans doute une fiction plus que très vraisemblable.

« Une heure plus tard, à Jérusalem, le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, réunit le gouvernement pour rendre un dernier hommage au président défunt. » C’est la première fois dans l’État d’Israël que Shimon Pérès ne se trouve pas parmi nous » déclare-t-il. » page 14

Shimon Pérès, sa vie, sa passion, son œuvre ce furent le destin d’Israël. Pierre Besnainou a « prolongé « Shimon pour lui rendre un hommage filial.

Évidemment, les idées de Shimon Pérès ne sont pas celles de la majorité des citoyens israéliens qui n’ont plus donné confiance aux partis de gauche depuis bien longtemps.

Voici un extrait du livre rapportant ou « inventant » des réponses de Shimon :

« Il y a cinquante ans, nous avons conquis provisoirement des territoires pour garantir notre sécurité. Aujourd’hui cette conquête est précisément ce qui compromet notre sécurité ! Pourquoi tourner encore en rond autour de la question et se demander si l’Autorité palestinienne nous reconnaît comme l’Etat juif ou le pays des Mohicans ? Allons droit au but et je suis sûr que que nous trouverons des Palestiniens qui voudront la paix. » page 131

On vous laisse juges.

Par contre, je ne résiste pas à mon désir de vous faire lire un extrait de ce livre qui m’a passionné :

« Comme dit Spinoza quelque part, la récompense de la vertu, c’est la vertu elle même « Je crois que ce pays s’est construit sur ce principe spinoziste serti dans la pensée sioniste ! Ben Gourion vivait dans le kibboutz de Sdé Boker où, avec sa femme Paula et leurs trois enfants, il partageait un Tsrif, c’est à dire une sorte de baraque sans aucun confort particulier, On peut la visiter aujourd’hui. Nous vivions tous de la même manière et nous étions très heureux, même quelquefois sans électricité ni eau courante. La misère n’existait pas et personne n’est mort de faim. On se contentait de peu et on vivait modestement.

– Au sein de l’opposition de droite aussi ?
– Oui ! Begin ou Shamir vivaient exactement de la même manière, dans un petit appartement à Tel Aviv. A l’époque, à gauche comme à droite, nous étions tous conscients qu’il nous fallait donner l’exemple » pages 117 et 118

Le miracle d’Israël, c’est d’abord et surtout la foi, la volonté, le courage et le sacrifice de ces hommes qui l’ont recréé l’Etat d’Israël.

Pierre Besnainou a écrit un beau livre et à fait une œuvre utile en rappelant aux nouvelles générations ce qu’elles doivent à ces grands hommes qui vivaient de peu.

André Simon Mamou

RSS
Partager :