Vers une éventuelle reconnaissance, courant juin, par la France, d’un Etat Palestinien… Et qui est contre ?

RADIO FRANCE : « Le Rassemblement national, qui crante son virage pro-Netanyahou – soutien systématique à Israël -, quelques jours après la visite historique de Jordan Bardella à Jérusalem, à l’occasion d’une conférence contre l’antisémitisme. Le RN prône une solution à deux Etats, mais pas la reconnaissance « prématurée » d’un Etat palestinien adossé à une organisation terroriste, le Hamas.

Prématuré… C’est aussi la position de la droite LR, et du Président du Sénat : Gérard Larcher rappelle qu’il y a encore des otages à Gaza, et une Autorité palestinienne « extrêmement faible ».

Cela vous rappelle quelque chose ?

On retrouve peu ou prou le même clivage et les mêmes arguments qu’il y a dix ans. En décembre 2014, à l’Assemblée, les députés adoptent une résolution, purement symbolique, à l’initiative du PS : 339 voix pour, 151 contre, pour demander au gouvernement de reconnaître un Etat palestinien. Unanimité à gauche. Opposition à droite, par rejet du Hamas et refus de reconnaître un Etat palestinien sans le préalable d’un accord de paix avec Israël.

Depuis de Gaulle, la diplomatie française a toujours marché sur deux jambes : sécurité d’Israël et droit des Palestiniens, en même temps.

Pompidou pousse pour que les pays arabes reconnaissent Israël. VGE autorise l’ouverture d’un bureau de l’OLP à Paris et défend le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Mitterrand devient le premier dirigeant occidental à parler d’un Etat palestinien, et pas n’importe où, lors d’un discours à la Knesset ! Chirac poussera plus loin encore ce propos, lors d’un voyage à Jérusalem, en 1996 (« What do you want ? Me to go black to my plane ? »), en affichant son soutien à un Etat palestinien.

C’est moins net sous Nicolas Sarkozy, et très mesuré sous François Hollande, où l’on s’en tient à la « solution à deux Etats ».

Donc un vrai pas de plus…

Mais virtuel ! Nous sommes encore loin d’être le 149ème pays au monde à reconnaître un Etat palestinien.

J’aurais dû commencer cette chronique par ça, par là, et ce sera ma réponse : les uns et les autres réagissent à Emmanuel Macron comme si c’était fait ! Mais relisez les conditions préalables, fixées par l’Elysée : nouvelle gouvernance, expurgée du Hamas, Etat palestinien démilitarisé et déradicalisé, et tenir compte de ce que cela implique pour Israël. Enfin, la France fera ce geste si, et seulement si, les pays arabes, comme l’Arabie Saoudite, reconnaissent, dans un mouvement réciproque, l’Etat d’Israël.

Est-ce que toutes ces hypothèques peuvent être levées en deux mois à peine ? C’est surtout la reconnaissance d’un état de grande incertitude ».

EXTRAITS DE RADIO FRANCE.

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