EDITORIAL SELON RADIO FRANCE. « Des voix influentes au sein de la communauté juive en France s’élèvent pour dénoncer la situation humanitaire à Gaza. La rabbin Delphine Horvilleur publie ce jeudi un manifeste dans la revue trimestrielle « Tenoua », dont elle est la directrice de la rédaction.

Dans ce texte, intitulé « Gaza/Israël : Aimer (vraiment) son prochain, ne plus se taire », Delphine Horvilleur dit son refus absolu de « l’annihilation d’un peuple » pour réaliser « le rêve de survie d’un autre peuple ».

La rabbin dit vouloir sortir du silence. « Je me suis tue, mais aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole », dit-elle, expliquant que c’est précisément par « amour d’Israël » qu’elle décide de parler, poussée par la douleur de voir ce pays auquel elle est très attachée « s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale« , poussée aussi par « la tragédie endurée par les Gazaouis ».

La rabbin appelle à un « sursaut de conscience« , soulignant qu’on « n’apaise aucune douleur » et on « ne venge aucun mort en affamant des innocents et en condamnant des enfants« .

« Nos représentants ne doivent plus rester silencieux »

Ce texte a été salué sur Facebook par le dessinateur Joann Sfar. « Merci à Delphine Horvilleur d’avoir eu le courage de prendre la parole », écrit-il. « Nous devons être nombreux à prendre la parole contre la fuite en avant à laquelle nous assistons […] Nos représentants ne doivent plus rester silencieux. »

Anne Sinclair s’est également exprimée jeudi sur Instagram : « Nous sommes meurtris, déchirés par l’action que mène le gouvernement israélien à Gaza. » La journaliste affirme que « l’action terroriste du Hamas n’est plus à démontrer comme sa responsabilité absolue dans le massacre du 7 octobre […] Mais la forme des actions que mène l’armée israélienne à Gaza à la demande du gouvernement de Netanyahou est indéfendable. » Anne Sinclair – qui appelle aujourd’hui au cessez-le-feu et à la levée du blocus humanitaire instauré par Israël à Gaza – ajoute : « Nous nous sommes tus, car l’antisémitisme qui gagne du terrain […] nous a contraints à faire bloc« , puis plus loin : « Les Juifs ont trop souffert pour ne pas supporter qu’on fasse du mal en leur nom. »

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