Des messages haineux, de désinformation et conspirationnistes circulent largement sur les réseaux sociaux depuis l’attaque du Hamas contre Israël menée le 7 octobre dernier. Malgré l’ampleur du problème, les réseaux sociaux se montrent défaillants en termes de modération. odérer les contenus publiés sur leurs plateformes.

Les contenus antisémites continuent de pulluler, notamment sur X. Le Centre de lutte contre la haine digitale a notamment repéré des messages promouvant des images antisémites générées par IA, vus 2,2 millions de fois.

D’autres réseaux sociaux, comme Instagram et Facebook, sont pointés du doigts par des organisations de défense des droits de l’Homme pour leur mauvaise modération.

Les réseaux sociaux jouent un rôle décuplé dans la propagation de la désinformation et des messages haineux dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas.Twitter), accusé de laisser proliférer les contenus antisémites sur son réseau social.

Depuis qu’il a racheté Twitter en octobre 2022, Elon Musk a mis le holà sur les règles de modération, qu’il considérait comme une forme de censure, et licencié plus de 80 % du personnel du réseau social, quitte à laisser revenir sur la plateforme des antisémites et extrémistes notoires qui en avaient été exclus. Résultat : X accueille aujourd’hui pléthore de contenus appelant à la haine envers diverses communautés. Pire : ses équipes de modération ne suppriment ces contenus qu’au compte-gouttes.

Loin d’être le meilleur élève en matière de modération, X n’est pas le seul réseau social à la peine pour modérer les contenus incitant à la violence, à l’hostilité et à la discrimination, de plus en plus nombreux depuis l’attaque du 7 octobre. Sur YouTube, par exemple, les commentaires antisémites ont été multipliés par 51 au cours de la semaine suivant l’assaut du Hamas.

« Nous constatons qu’il existe encore une variété de contenus haineux et antisémites, directs ou indirects, sur les réseaux sociaux, nous confirme Daniel Kelley, directeur stratégique au Centre technologie et société de l’Anti-Defamation League (ADL), une organisation non gouvernementale fondée aux États-Unis pour lutter contre l’antisémitisme et les discriminations. Notre communauté souffre et a peur, et le contenu que nous voyons sur les plateformes ne fait qu’exacerber la situation ».

« Panique désinformationnelle »

 

« On est clairement face à une guerre de l’information nourrie par des colporteurs d’infox locaux, des gouvernements, des entités étatiques et des acteurs non étatiques, constate Chine Labbé, rédactrice en chef de NewsGuard, une société américaine qui lutte contre la mésinformation et la propagande. On observe également que des puissances étrangères, qui ne sont pas forcément à l’origine de campagnes de désinformation, se saisissent de certains narratifs qui servent leurs intérêts géopolitiques. On a vu notamment certaines fausses informations reprises par la télévision d’État iranienne, ajoutant à la panique désinformationnelle  ».

Les médias voient aujourd’hui leur visibilité décroitre sur les réseaux sociaux, devenus une des premières sources d’information des jeunes. Or, leur travail de fact-checking passe davantage inaperçu sur ces plateformes.

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