Ce fléau qui a coûté la vie à 436 Israéliens en 2024
La guerre à Gaza a occulté une autre forme de violence qui cause chaque année des centaines de victimes en Israël : en 2024, l’augmentation du nombre des morts sur les routes a été vertigineuse.
La violence routière en Israël ne s’arrête pas : 2024 restera marquée comme une année sanglante sur les routes israéliennes avec 436 morts. Ce chiffre est en augmentation de 21% par rapport à 2023 qui avait enregistré 361 morts sur les routes.
Les routes du pays sont devenues un piège mortel, tendance qui s’accentue depuis une vingtaine d’années. Selon les chiffres officiels publiés par l’Autorité nationale de sécurité routière, 2024 fut la pire année depuis 2007 qui avait connu 435 morts sur les routes.
Manque de moyens
L’augmentation du nombre de décès résulte surtout du manque de dissuasion des pouvoirs publics comme du déclin marqué des interventions policières sur les routes ; un déclin qui s’est accentué depuis le début de la guerre à Gaza.
La responsabilité ministérielle incombe au ministère des Transports et de la Sécurité routière qui a justement mis en place, en 2007, l’Autorité nationale de sécurité routière pour lutter contre les accidents de la route.
Seulement voilà : depuis la création de cette Autorité il y a dix-huit ans, la situation sur les routes n’a fait qu’empirer. L’actuelle ministre Miri Regev, en poste depuis deux ans, semble davantage occupée à parcourir le monde qu’à lutter contre la violence routière : durant cette année de guerre, Regev a visité 7 pays étrangers totalisant 40 jours d’absence.
La police aussi manque de moyens : de nombreux postes de policiers ne sont pas occupés, les radars de contrôle de la vitesse sont insuffisants, les juges qui examinent les délits routiers sont débordés, etc…
Spot publicitaire
Ces derniers jours, le malaise a tourné à l’incompréhension pour les téléspectateurs israéliens. Un spot publicitaire a envahi les petits écrans aux heures de grande écoute : le ministère des Transports remercie les conducteurs et conductrices de transports en commun pour leur engagement aux côtés des soldats et réservistes.
Si l’intention est bonne, le résultat a laissé de nombreux téléspectateurs israéliens perplexes ; plutôt que de consacrer plusieurs milliers de shekels à un spot publicitaire, il aurait été préférable de consacrer ce budget à la lutte contre les accidents de la route.
Le comble de l’incompréhension a été atteint ce 1er janvier 2025 : le tarif des transports en commun en Israël a fait un bond de 33% ! Oui, trente-trois pour cent d’augmentation !
Augmenter le prix des transports publics n’est pas la meilleure façon (c’est même la pire) pour inciter les Israéliens à laisser leur voiture au garage et à utiliser un bus, train ou tramway pour se rendre à leur travail.
Si les routes du pays sont devenues un piège mortel, ce n’est pas à cause de la guerre ; c’est une question de priorité politique et budgétaire.
2025 ne s’annonce pas comme une année meilleure que 2024 sur les routes ; dommage pour les centaines d’Israéliens qui y perdront leur vie, ou qui resteront handicapés pour toujours.