Les prix de l’immobilier s’envolent. Selon l’institut national des statistiques, on assiste à une hausse annuelle de 11% avec une augmentation de 7% depuis le mois de novembre.

Il existe plusieurs explications à ce phénomène. Le principal est le manque de main-d’oeuvre avec un déficit de 60000 travailleurs dans cette branche, lié à l’arrêt de l’embauche des travailleurs palestiniens.

Le gouvernement a lancé des programmes pour importer de la main-d’oeuvre de pays étrangers mais leur mise en oeuvre ne va pas assez vite compte-tenu des besoins du secteur. Alors que 50 000 travailleurs étaient promis, seulement 5000 sont effectivement arrivés. Ainsi, le prix d’un appartement moyen a augmenté de 200 000 à 300 000 shekels. LPH. COPYRIGHTS.

LE PLUS. T.O.I

Le promoteur et entrepreneur Aharon Galili construit et vend des logements en Israël depuis plus de 40 ans, mais il affirme que la période actuelle est la plus difficile à laquelle lui et son entreprise aient jamais été confrontés.

La guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas contre le sud d’Israël le 7 octobre, et la pénurie de travailleurs palestiniens qui s’en est suivie, ont aggravé les difficultés d’un secteur qui a également vu sa dette gonfler en raison de la hausse des taux d’intérêt. La décision de la Banque d’Israël de maintenir son taux directeur inchangé en février, après l’avoir abaissé en janvier, a anéanti certains espoirs de répit dans le secteur.

« Il s’agit de la période la plus difficile que j’aie jamais connue en plus de 40 ans de carrière », a indiqué Galili lors d’un entretien téléphonique avec le Times of Israel. « La guerre, combinée à la pénurie de main-d’œuvre et aux taux d’intérêt élevés, a créé une situation extrêmement défavorable pour l’industrie. »

En raison de la pénurie aiguë de travailleurs palestiniens, sur lesquels les constructeurs comptaient pour mener à bien leurs projets, les dates butoirs de la construction ont également été repoussées. En conséquence, les maisons sont mises en vente à un rythme beaucoup plus lent qu’auparavant, ce qui alourdit le fardeau des emprunts.

Au lendemain du déclenchement de la guerre, le 7 octobre, la plupart des travailleurs palestiniens ont disparu suite à l’interdiction immédiate imposée par Israël aux travailleurs de Gaza et à la restriction de l’accès à de nombreux travailleurs de Cisjordanie.

Des milliers de travailleurs étrangers originaires de Thaïlande, de Chine, des Philippines et d’autres pays sont, en outre, retournés dans leurs pays d’origine à la suite des massacres du Hamas, et l’économie s’est retrouvée à l’arrêt.

Face à cette nouvelle réalité, les entrepreneurs israéliens se disputent une main-d’œuvre réduite et paient des salaires plus élevés, en espérant que le retour de la main-d’œuvre étrangère dans le secteur apaisera quelque peu la situation.

Trois facteurs pèsent sur les coûts de financement, selon Alderoty : la hausse des taux d’intérêt, le ralentissement des ventes de logements et la pénurie de main-d’œuvre, qui allonge les délais de construction.

« Vous payez plus d’argent pour chaque shekel [que vous empruntez] et vous le payez pendant une période plus longue », a expliqué Alderoty. « C’est ce qui cause du tort aux entrepreneurs. »

Selon les données compilées par la Banque d’Israël, et publiées dans son rapport Statistical Bulletin de 2023, le nombre de nouveaux prêts hypothécaires que les ménages ont pris auprès des banques s’est considérablement réduit en 2023 par rapport aux deux années précédentes, totalisant 71 milliards de shekels, contre 118 milliards de shekels en 2022 et 116 milliards de shekels en 2021.

La baisse a commencé au second semestre 2022, avec la hausse des taux d’intérêt en Israël, selon le rapport. En octobre 2023, quand la guerre a éclaté, le nombre de nouveaux prêts hypothécaires a encore baissé.

 

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