Le porte-avions nucléaire français, le Charles de Gaulle a été mis en service en 2001 et il devrait quitter le service actif en 2038. Du fait du temps de conception de ce type de bâtiment, uniquement utilisé par les USA et la France, ce dernier pays commence à préparer les travaux pour le lancement prévu en 2036 d’un nouveau porte-avions Nouvelle Génération (PANG).

Le nouveau géant à propulsion nucléaire de 75 000 tonnes (le Charles de Gaulle en fait 42 500) pourra embarquer une quarantaine d’aéronefs, des Rafale Marine, des hélicoptères, des drones et peut-être le futur avion de combat issu du programme SCAF (système de combat aérien du futur). Il aura aussi besoin d’un équipage de 2 000 hommes et femmes pour un effectif total proche de 5 000 personnes et il s’articulera autour d’une armada impressionnante composée de sous-marins d’attaque, de frégates multimissions, antiaérienne, de patrouille lointaine, de navire ravitailleur.

Ce groupe aéronaval doit lui assurer une protection à 1 000 kilomètres à la ronde. Enfin, sa base aérienne la dotera d’une capacité d’attaque nucléaire. « C’est un outil de puissance par excellence mais aussi de diplomatie exemplaire », résume Thierry Burkhard, chef d’état-major français.

Avec le projet PANG, la filière nucléaire française se voit offrir une occasion inespérée de remobiliser tous ses acteurs : concepteurs, fabricants, spécialistes de la maintenance ou de la conduite des chaufferies embarquées. Un enjeu crucial pour la stratégie de défense française de dissuasion, qui a besoin de conserver toutes ces compétences. Le porte-avions doit ainsi permettre de former une nouvelle génération d’ingénieurs, d’officiers et de techniciens du domaine nucléaire.

Côté industriel, TechnicAtome est chargé de la conception et de la réalisation des chaufferies et de leurs combustibles, et Naval Group fabriquera les cuves et les générateurs de vapeur puis réalisera l’intégration des composants.

L’autre sujet majeur concerne les technologies dont le bâtiment va être équipé. Thierry Burkhard le présente comme « une bulle d’hypersupériorité » ou encore comme « un outil qui redessine la géométrie de la bataille navale, aérienne et terrestre ».

Pour garder cette supériorité, la marine doit anticiper les évolutions technologiques qui lui permettront de faire face à la multiplication de nouvelles menaces : missiles hypervéloces, drones, mines sous-marines ou satellites espions.

Une question non militaire, mais non négligeable devra être abordée dans quelques années, c’est celle du nom qui sera donné au PANG. Celui du cardinal Richelieu a été écarté, comme celui de la pionnière de l’aviation Marie Marvingt, un temps évoquée. A ce jour, deux noms tiennent la corde : Simone Veil et François Mitterrand, même si la première fait office de favorite.

Affaire à suivre …

Source : Le Monde (résumé par Israël Valley)

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