Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères, a annoncé qu’Ottawa cessait ses exportations d’armes vers Israël. La ministre a qualifié cette décision de ”changement significatif”.

Cette décision intervient après que le parlement canadien a appelé à stopper les ventes d’armes à Israël. Bien que cette décision parlementaire soit non contraignante, le gouvernement a décidé de la suivre.

Notons que ces derniers temps, le Canada rechignait déjà à honorer ses contrats avec Israël et retardait la livraison de 11 blindés pour la police israélienne ainsi que d’appareils de visions nocturnes.

La communauté juive canadienne s’est insurgée contre cette décision en estimant qu’elle remettait en cause le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas.

Israël Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères, a virulemment attaqué la décision canadienne: ”La mesure prise par le Canada est regrettable car elle remet en cause le droit d’Israël à se défendre face aux terroristes du Hamas qui ont commis d’atroces crimes contre l’Humanité et contre les citoyens israéliens innocents, dont des vieillards, des femmes et des enfants. L’histoire jugera sévèrement cette mesure du gouvernement canadien. L’Etat d’Israël continuera à se battre pour éradiquer le Hamas et ramener les otages à la maison”.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a lui aussi critiqué la décision du gouvernement canadien qu’il a jugée ”erronée, dommageable et dangereuse”. Pour Lapid: ”Israël mène une guerre contre une organisation terroriste extrémiste et les Canadiens ne comprennent tout simplement pas ce qu’il se passe”.
Mais Lapid n’a pas pu s’empêcher de rajouter une pique à l’attention du gouvernement israélien: ”Cela ne change pas le fait que nous assistons à l’effondrement des relations extérieures d’Israël à cause d’un gouvernement mauvais, négligeant, qui gère la situation de manière terrible. Il est insupportable que pendant que nos enfants se font assassiner, que les femmes sont violées et que les otages croupissent dans les geôles du Hamas, ce gouvernement extrémiste ne réussisse pas à gagner l’opinion publique internationale”.
Au sein du parti de Benny Gantz, le Ma’hané Hamamla’hti, on maintient que la récente conversation entre Gantz et Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a permis d’assouplir la position du Canada. Ainsi, d’après le député Matan Kahana, la décision est ”mauvaise” mais aurait pu être pire sans l’intervention de Gantz qui entretient, d’après ses dires, ”d’excellentes relations avec Justin Trudeau”. Néanmoins, le député Kahana n’a pas précisé en quoi cette décision d’interdire les ventes d’armes à Israël aurait pu être pire.
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