Le gouvernement approuve un plan de relance pour aider la high-tech

Dans le cadre du budget de la guerre 2024, l’Autorité de l’Innovation d’Israël va recevoir des fonds supplémentaires pour aider à encourager l’investissement dans les start-ups

Israël a enfin approuvé un plan de relance destiné à aider les start-ups locales qui peinent à obtenir un financement crucial en temps de guerre, ainsi qu’à maintenir la position du pays en tant que centre névralgique de la high-tech.

Dans le cadre de l’approbation du budget de la guerre 2024, le gouvernement a dévoilé lundi un ensemble de mesures visant à encourager les investissements dans le secteur local de la haute technologie, qui est en difficulté. L’accord a été conclu après des « délibérations intensives » entre le département du budget du ministère des Finances et l’Autorité de l’Innovation d’Israël, qui est responsable de l’orientation des politiques technologiques de la nation, selon un communiqué conjoint des entités gouvernementales.

Dans le cadre des mesures de relance, le gouvernement va majorer le budget de base de l’Autorité de l’Innovation, qui s’élève à 1,5 milliard de shekels, en y ajoutant 940 millions de shekels supplémentaires en 2024.

« La décision d’augmenter le budget de l’Autorité de l’Innovation, visant à encourager les investissements dans la high-tech israélienne, est cruciale au-delà de toute mesure », a affirmé le ministre de l’Innovation, de la Science et de la Technologie, Ofir Akunis. « Elle envoie un message à l’industrie israélienne et aux investisseurs étrangers du monde entier : nous sommes déterminés à encourager le secteur tech israélien. »

L’approbation du programme soutenu par le gouvernement survient alors que 15 à 20 % des effectifs du secteur tech ont été enrôlés dans l’armée, après le rappel par Israël de plus de 350 000 réservistes dans le cadre de la guerre contre le Hamas, qui a débuté après l’assaut de 3 000 terroristes sur le sud d’Israël le 7 octobre, durant lequel ces derniers ont tué près de 1 200 personnes, dont la plupart étaient des civils.

Cette mobilisation importante se révèle particulièrement difficile pour les start-ups, aussi bien pour obtenir les fonds nécessaires à leur survie que pour assurer leur fonctionnement au quotidien.

Avant même le déclenchement de la guerre, les entreprises technologiques israéliennes avaient subi une chute brutale des investissements d’environ 70 %, amplifiée par le ralentissement économique mondial et la refonte judiciaire controversée envisagée par le gouvernement israélien au début de l’année. La guerre actuelle contre le Hamas a, quant à elle, entraîné une baisse supplémentaire des investissements ces derniers mois.

Les tendances inquiétantes en matière de financement qui se sont intensifiées depuis le début de la guerre ont incité l’Autorité de l’Innovation d’Israël à lancer des plans de financement d’urgence, tout en exhortant le gouvernement à appuyer de nouvelles mesures visant à encourager les investissements.

« La décision de démarrer ce « programme de relance » est une décision stratégique qui portera ses fruits au cours des dix prochaines années », a déclaré le PDG de l’Autorité israélienne de l’Innovation, Dror Bin. « La capacité de l’économie israélienne à sortir de la crise dépend en grande partie de la création d’un plus grand nombre de startups, de la croissance et des ventes continues des entreprises technologiques et de la capacité à attirer régulièrement des capitaux. »

Bin a expliqué que l’objectif du programme de relance était de contribuer à relever les principaux défis auxquels est confronté le secteur local de la high-tech, notamment le déclin constant du nombre de nouvelles start-ups créées chaque année, la chute brutale des investissements au cours des derniers trimestres et la forte dépendance de l’écosystème technologique local aux capitaux étrangers.

« Le programme que nous lançons aujourd’hui apportera une réponse significative à ces défis et aidera le secteur high-tech israélien à sortir renforcé de la crise actuelle, comme cela a été le cas lors des précédentes récessions », a-t-il ajouté.

La dépendance de l’économie israélienne au secteur high-tech s’est considérablement accrue ces dix dernières années. L’industrie israélienne des hautes technologies contribue à hauteur de 18 % au PIB local, contre moins de 10 % aux États-Unis et environ 6 % dans l’Union européenne.

Près de 14 % de l’ensemble des employés travaillent dans le secteur local de la haute technologie et dans des emplois technologiques dans d’autres secteurs. L’économie israélienne repose donc sur les produits et les exportations de la haute technologie, qui représentent environ 50 % du total des exportations, ainsi que sur les impôts liés à la high-tech.

Dans le cadre du programme de relance, le gouvernement consacrera plus de 800 millions de shekels à la création d’un fonds Yozma (initiative) visant à encourager les institutions israéliennes à investir dans des fonds de capital-risque locaux, ce qui permettra d’accroître la disponibilité des financements, d’augmenter la part des capitaux locaux dans le secteur israélien des hautes technologies et de réduire la dépendance aux capitaux étrangers.

Une autre initiative du plan de relance est un fonds de démarrage qui sera créé pour aider à la création et au financement de startups en phase de démarrage. L’Autorité israélienne de l’innovation participera à tous les cycles d’investissement, du pré-amorçage à la série A, en investissant conjointement avec des sociétés de capital-risque ou des investisseurs privés, afin de réduire le risque pour les investisseurs et d’aider les startups à atteindre la prochaine étape de financement.

Dans les prochains mois, l’Autorité israélienne de l’Innovation publiera un appel d’offres pour la création d’un fonds d’incubation, permettant à des entreprises du monde entier de participer au soutien financier. Le fonds a deux objectifs principaux : d’une part, catalyser la création de nouvelles start-ups axées sur les technologies de pointe et, d’autre part, créer de nouvelles grandes entreprises en Israël, en partenariat avec de grandes organisations financières internationales.

Le gagnant de l’appel d’offres recevra une subvention qui pourra atteindre 40 millions de shekels sur une période de cinq ans, pour couvrir les dépenses opérationnelles de l’incubateur et la mise en place d’un laboratoire central réservé à l’usage des entreprises incubées.

 

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