Transparency International a publié son dernier rapport sur les efforts de lutte contre la corruption en Europe occidentale et dans l’UE.

La corruption en Europe occidentale et dans l’Union européenne s’aggrave, selon les experts, pour la première fois depuis plus d’une décennie.

Le dernier indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International a examiné 180 pays et territoires en fonction de leur perception de la corruption dans le secteur public, sur une échelle allant de zéro (très corrompu) à 100 (très propre).

Selon le rapport, le pays le moins corrompu au monde est le Danemark, suivi de près par la Finlande et la Nouvelle-Zélande.

Si elles restent bien placées dans la liste globale, plusieurs démocraties de haut rang, telles que la Suède (82), les Pays-Bas (79), l’Islande (72) et le Royaume-Uni (71), ont enregistré leurs scores les plus bas dans l’IPC annuel depuis sa première publication en 2012.

« La chute du score régional de l’IPC en Europe occidentale et dans l’UE démontre que les gouvernements européens doivent prendre plus au sérieux la lutte contre la corruption et le respect de l’État de droit« , déclare Flora Cresswell, coordinatrice régionale de Transparency International pour l’Europe occidentale.

« Les pays doivent rehausser leurs normes et mieux appliquer leurs propres règles afin d’intensifier leurs efforts contre la corruption, de protéger le système judiciaire contre les ingérences et de faire barrage aux puissants groupes d’intérêt en politique« .

Selon Transparency International, les efforts de lutte contre la corruption ont stagné ou diminué dans plus de trois quarts des pays de la région.

Indice de la perception de la corruption en Europe
Indice de la perception de la corruption en EuropeTransparency International

Les pays les plus performants sont le Danemark (90), la Finlande (87) et la Norvège (84), tandis que les moins performants sont la Hongrie (42), la Roumanie (46) et la Bulgarie (45).

Sur les 31 pays de cette région, seuls six ont sensiblement amélioré leur score depuis 2012 : la République tchèque (57), l’Estonie (76), la Grèce (49), la Lettonie (60), l’Italie (56) et l’Irlande (77).

Par rapport à leur score dans l’IPC 2015, l’Autriche (71), le Luxembourg (78), la Suède (82) et le Royaume-Uni (71) ont connu une baisse significative.

La Pologne (54) a également connu une baisse de sept points au cours de la dernière décennie en raison des « efforts déployés par le précédent parti au pouvoir, Droit et Ordre (PiS), pour monopoliser le pouvoir au détriment de l’intérêt public« , indique le rapport. Ce dernier souligne également que la Grèce (49) a obtenu un score très bas sur la liste de 2023 en raison de la faible indépendance de son système judiciaire.

Comment les pays les mieux classés peuvent-ils améliorer leur lutte contre la corruption ?

Cependant, même les pays les mieux classés ont des difficultés à lutter contre la corruption dans le secteur public, selon le rapport, qui note qu’ils « n’ont pas de bons résultats en matière de poursuites judiciaires contre les entreprises qui versent des pots-de-vin pour gagner des marchés étrangers« .

Le rapport souligne un cas aux Pays-Bas (79), lorsque les autorités ont été critiquées pour avoir choisi de ne pas poursuivre Shell dans une affaire de corruption du pétrole nigérian, à fortiori à la lumière des acquittements choquants prononcés en Italie dans la même affaire.

Transparency International fait également référence à la directive anti-corruption récemment proposée par l’UE qui, si elle est adoptée, exigerait des États membres qu’ils « criminalisent la corruption étrangère du côté de la demande« .

Certains pays de l’UE ont déjà criminalisé à la fois l’offre et la demande de corruption étrangère. Cependant, ils n’agissent que rarement, voire jamais, contre les fonctionnaires étrangers.

Certains des scandales de corruption les plus célèbres de l’histoire récente ont impliqué le blanchiment d’argent par l’intermédiaire de banques de pays de l’UE tels que le Danemark (90), l’Allemagne (78) et la Suède (82). L’incapacité des gouvernements de ces pays à superviser correctement les banques est l’une des raisons pour lesquelles une nouvelle autorité de lutte contre le blanchiment d’argent au niveau de l’UE est en cours d’élaboration.

EURONEWS.

Partager :