Mer Rouge : La frégate multimissions Languedoc a abattu deux drones hostiles lancés depuis le Yémen

 

Ces dernières semaines, plusieurs missiles et drones, lancés depuis des zones contrôlées par les rebelles Houthis [soutenus par l’Iran] au Yémen, ont été interceptés et détruits par des « destroyers » de l’US Navy déployés en mer Rouge. Si, pour la plupart, ces attaques ont ciblé le sud d’Israël ainsi que des cargos et des pétroliers liés à des intérêts israéliens, il n’est pas exclu que certaines d’entre elles les aient visés sciemment, d’autant plus que, tant en Irak qu’en Syrie, des milices affiliées à Téhéran s’en prennent régulièrement aux emprises militaires américaines.

Cependant, le Pentagone n’est pas affirmatif… Toutefois, a-t-il encore fait valoir, le 4 décembre, de telles attaques « représentent une menace directe pour le commerce international et la sécurité maritime ».

Reste que, le 9 décembre, les Houthis ont amplifié leurs menaces en affirmant que si « Gaza ne reçoit pas la nourriture et les médicaments dont elle a besoin, tous les navires en mer Rouge à destination de ports israéliens, quelle que soit leur nationalité, deviendront une cible ».

C’est dans ce contexte que, ayant intégré l’initiative européenne EMASoH [European-led Maritime Awareness in the Straight of Hormuz – opération Agenor] le 1er décembre, après une escale aux Émirats arabes unis, la frégate multimissions [FREMM] Languedoc a abattu deux drones lancés depuis le Yémen.

« Le 9 décembre, la FREMM Languedoc […] a abattu deux drones qui se dirigeaient droit sur elle, en provenance des côtes du Yémen. L’interception et la destruction de ces deux menaces caractérisées ont eu lieu vers 21h30 puis vers 23h30 [heures françaises] à 110 km des côtes du Yémen, à hauteur de Al Hudaydah », a en effet affirmé l’État-major des armées [EMA]. Et d’ajouter que la frégate « opère en mer Rouge sous chaîne de commandement nationale ».

Cet incident fait écho aux propos qu’avait tenus l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], en décembre 2017. « Je pense que nous ne sommes pas loin du jour où un missile antinavire sera tiré contre un bâtiment français », avait-il en effet « prophétisé », lors d’une audition parlementaire.

L’EMA n’a pas précisé les moyens utilisés pour abattre ces deux drones [des Samad-3?]. Pour rappel, outre ses capacités de lutte anti-sous-marine, de lutte anti-navire et de frappe contre la terre, une frégate multimissions est dotée d’une tourelle de 76 mm, de deux canons téléopérés de 20 mm et, surtout, de 16 missiles surface-air Aster 15 en silos [SYLVER A-43] qui, couplés au radar multifonctions Herakles, capable de détecter et de suivre jusqu’à 400 cibles maritimes et aériennes, peut intercepter tout aéronef [avion, drone et missile de croisière] représentant une menace jusqu’à plus de 30 km de distance et à une altitude de 13 km.

Cela étant, il n’est pas exclu que la FREMM Languedoc ait utilisé son canon de 76 mm pour abattre ces deux drones.

En effet, lors d’un exercice effectué dans le golfe de Gascogne en septembre 2022, avec la participation du centre d’essais des Landes [CEL] de la Direction générale de l’armement [DGA], la FREMM Bretagne avait lancé un Aster 15 [photo] pour détruire un premier missile « simulé » et utilisé son canon de 76 mm pour « traiter » le second. « Des leurres électromagnétiques ayant été simultanément déployés », avait précisé la Marine nationale, à l’époque.

Reste maintenant à voir quelles seront les conséquences diplomatiques et militaires de cet incident, dont le caractère intentionnel est fortement suggéré par l’EMA…

Le 7 décembre, le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jon Finer, a accusé le Corps des gardiens de la révolution iranien de fournir une aide aux Houthis pour « planifier et mener des attaques de missiles et de drones contre Israël et des navires en mer Rouge ».

 

 

 

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