En dépit de la crise politique israélienne, les géants mondiaux de la tech continuent à investir dans le pays. Après Intel et Nvidia, AWS a annoncé un investissement de 7,2 milliards de dollars sur 15 ans pour lancer dans l’Etat hébreu une nouvelle zone de cloud computing. La nature de l’écosystème d’innovation et les incitations financières font partie de l’équation.

C’est une bonne nouvelle pour ses clients sur place, qui devaient jusqu’à présent se connecter à d’autres régions éloignées (États-Unis ou Europe), ce qui entraînait des temps de latence. Sans compter le cas des administrations liées au gouvernement ou à l’armée, obligées de conserver les informations à l’intérieur des frontières du pays et ne pouvant pas utiliser de serveurs situés à l’étranger.

L’origine du lancement d’Israël comme nouvelle région d’AWS remonte à avril 2021, lorsque l’entreprise remporte l’appel d’offres « Nimbus » pour la fourniture de services de cloud public aux services gouvernementaux et à l’armée israélienne. Tous les géants de la tech opérant en Israël avaient tenté leur chance. Seuls Amazon et Google ont emporté la mise, face à Microsoft et Oracle.

Prasad Kalyanarman, vice-président des services d’infrastructure chez AWS, vante « la stratégie d’Israël pour promouvoir l’innovation technologique, ainsi que son abondance de talents, qui ont permis de créée un centre mondial florissant pour les entrepreneurs (…) et les multinationales ». Et d’ajouter que le groupe de Seattle est « fier de soutenir les efforts d’Israël dans la transformation numérique du secteur public ». A rebours, certains observateurs font valoir qu’une grande partie de l’investissement sera consacrée à l’achat de serveurs et d’équipements produits à l’étranger, et ne sera pas dépensée localement.

Le pays attend avec impatience la concrétisation d’un autre méga-projet après l’annonce, le 18 juin par le ministère israélien des Finances, de la signature d’un « accord de principe » d’Intel pour la construction d’une nouvelle mégafab sur le site de Kiryat Gat. L’investissement de l’entreprise, qui emploie déjà 12 000 personnes dans le pays, serait d’environ 25 milliards de dollars (dont 3,2 milliards de subventions publiques), soit « le plus important jamais réalisé par une multinationale dans le pays » d’après le ministère. 800 start-up

Autre annonce à avoir marqué les esprits : celle du fabricant de puces Nvidia. Le groupe a révélé fin mai qu’il construisait le superordinateur d’intelligence artificielle (IA) le plus puissant d’Israël, et « l’un des plus rapides au monde », afin de répondre à la demande croissante des clients pour les applications d’IA. Un système basé sur le cloud représentant un investissement de « centaines de millions de dollars » et censé être partiellement opérationnel d’ici la fin de 2023.

A noter que le ChatGPT d’OpenAI a été créé avec des milliers de GPU Nvidia, un système développé par l’ancienne équipe du concepteur de puces israélien Mellanox Technologies, que Nvidia avait racheté en 2019 pour près de 7 milliards de dollars surenchérissant sur… Intel. Nul doute que dans les mois à venir, la bataille à laquelle se livrent les géants de la tech se doublera d’une guerre pour s’attirer les meilleurs ingénieurs du pays.

Source : L’Usine Nouvelle (résumé Israël Valley)

 

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