Entre janvier et avril 2022, 123 plaintes pour violences dans les structures de la petite enfance en Israël ont été déposées et 28 d’entre elles ont débouché sur des mises en examen. Ces chiffres sont en augmentation : en 2019, 123 plaintes avaient été déposées sur toute l’année et seules trois avaient donné lieu à des mises en examen. Une évolution liée aussi à un travail plus sérieux de la police qui a compris qu’il était nécessaire d’endiguer ce terrible phénomène.

En 2018, une loi a été votée pour obliger les crèches à installer des caméras de surveillance dans les salles de classe. La loi se veut être un équilibre entre ”le besoin de prévenir et de repérer toute atteinte aux petits sans défense et de protéger leur vie, leur santé et leur dignité d’un côté et la préservation de l’intimité des enfants, des membres du personnel et de toute personne se trouvant dans la crèche de l’autre”.

 

Mais si cette loi a permis de déceler des problèmes de violence, elle s’avère insuffisante.

Le chef de la coalition, le député Ofir Katz (Likoud) veut élargir cette loi aux maternelles et ajouter la possibilité pour les parents de visionner en direct les images issues des caméras. La loi de 2018 ne donnait pas cette option aux parents. Elle permettait uniquement à la police d’y avoir recours en cas de dépôt de plainte.

Pour Katz, il s’agit de lacunes qu’il convient de pallier.

 

La secrétaire générale du syndicat des enseignants, Yaffa Ben David, s’oppose catégoriquement à cette loi. Selon elle, la loi entrainera une baisse du niveau d’enseignement dans les classes et fera fuir les institutrices. ”Le syndicat ne laissera pas tomber les institutrices de maternelles face à cette tentative de faire passer des lois populistes”.

Le ministre de l’Education, Yoav Kisch, a fait part de ses réticences face à l’élargissement aux maternelles de la loi de 2018: ”Le sujet est sensible. Le ministère de l’Education travaille à l’amélioration de la loi de 2018 pour les 0-3 ans”, a-t-il déclaré récemment.

 

Hier (mercredi), Sarah Netanyahou, elle-même psychologue spécialiste de l’éducation, a pris position dans ce débat en soutenant la loi pour l’installation de caméras dans les maternelles. Elle a reçu les représentantes de l’association du ”QG de la lutte pour les enfants”, qui oeuvre pour éradiquer la violence contre les enfants dans les crèches et les maternelles.

L’épouse du Premier ministre a écouté les histoires personnelles et douloureuses d’abus subis par les enfants des personnes présentes et sur la manière dont ils font face aujourd’hui à ce traumatisme. Ensemble, elles ont discuté des mesures nécessaires pour lutter contre ce terrible phénomène.

 

Sarah Netanyahou ainsi que ses invitées ont tenu à souligné que la plupart des nourrices et institutrices étaient des femmes admirables et dévouées qui s’investissent totalement dans l’éducation des enfants mais qu’il fallait s’occuper de la minorité qui nuit à tout le monde.

“Nous nous lançons dans un long périple pour prévenir les abus dans les crèches et les maternelles, de la naissance à 6 ans. Les caméras fournissent un témoignage vivant et constituent un facteur de dissuasion. Elles permettent de ne pas avoir besoin de recueillir le témoignage des enfants, étape qui peut être traumatisante et qui n’est pas toujours possible avec de très jeunes enfants. Les enfants sont impuissants et ne sont pas toujours capables de s’exprimer verbalement, et parfois, on ne croit pas à ce qu’ils racontent. Il faut avoir des preuves et les caméras sont un outil essentiel”, a déclaré Sarah Netanyahou.

Elle a ajouté: ”Dans ce type de violence, l’impact touche plusieurs cercles. Cela peut entrainer des conséquences sur les moyens de subsistance, sur le foyer, sur la famille, et la plupart du temps on ne voit pas et on ne traite pas la souffrance dans son entièreté”.

Le QG de la lutte pour les enfants a déclaré à l’issue de cette rencontre: ”Nous avons eu l’honneur de rencontrer l’épouse du Premier ministre, Mme Sarah Netanyahou. Elle nous a écouté attentivement et son soutien nous est précieux. En tant que psychologue spécialiste de l’éducation, elle connait le sujet en profondeur et a fait preuve d’une véritable envie d’aider. L’amélioration de la loi sur les caméras de surveillance est un pas important pour endiguer le phénomène de la violence et nous, ainsi que des dizaines de milliers de parents, nous remercions Sarah Netanyahou, pour son aide dans la poursuite de cet objectif”.

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