Message du président de l’université Ben-Gourion du Néguev.

Les deux semaines à venir, au cours desquelles nous commémorerons le jour du souvenir de l’Holocauste, le jour du souvenir des morts et des assassinés, et le jour de l’indépendance, sont toujours chargées d’émotions contradictoires. Cette année, c’est encore plus vrai.

Cette semaine, alors que nous commémorons la Journée de l’Holocauste, nous réfléchissons aux graves défis auxquels sont confrontés l’État d’Israël et le peuple juif dans le monde entier. Il est remarquable que 80 ans seulement après l’Holocauste, période au cours de laquelle nous nous sommes engagés à ce que cela ne se reproduise plus, nous ayons assisté le 7 octobre à une vague d’antisémitisme, les Juifs étant à nouveau pris pour cible simplement parce qu’ils sont juifs. C’est un rappel glaçant que, malgré ce que nous avons naïvement pensé, l’antisémitisme demeure, souvent masqué sous un sentiment anti-israélien, comme un virus se propageant dans une pandémie mondiale.

À l’approche de la journée de commémoration de l’Holocauste, je me souviens des universitaires juifs de l’Allemagne du début du XXe siècle. Ces intellectuels ont apporté une immense contribution à leur domaine, croyant au progrès de l’humanité par la science et la pensée. Ils se considéraient comme des « Allemands ». Pourtant, avec la montée des nazis, leur vie a été bouleversée par le refus de leurs collègues et la trahison de leurs institutions. Des universités qui étaient des piliers de la liberté académique et de la lumière, comme Heidelberg, Leipzig et l’université Humboldt de Berlin, ont succombé à l’idéologie nazie. Elles ont non seulement expulsé des universitaires et des étudiants juifs, mais se sont également alignées sur des doctrines destructrices qui contredisaient l’essence même de l’intégrité universitaire.

Le parallèle avec aujourd’hui est frappant et troublant. Les mêmes bastions universitaires qui devraient défendre la raison, la tolérance et la recherche impartiale sont aujourd’hui des scènes d’antisémitisme et d’hostilité à l’égard des universitaires et des étudiants israéliens. La résurgence de telles scènes n’est pas seulement alarmante ; elle constitue une trahison de la mission universitaire qui consiste à rechercher la vérité et à favoriser une communauté mondiale d’apprentissage et de respect.

Contrairement aux universitaires juifs des années 1930, je ne suis pas un observateur impuissant, mais le président d’une université prospère dans un État juif libre. L’université Ben-Gourion du Néguev s’engage plus que jamais à défendre les valeurs sacrées du monde universitaire : l’ouverture, la créativité et la liberté de parole. Nous sommes déterminés à favoriser un environnement multiculturel qui chérit la diversité des idées et des origines.

Nous traversons cette période tumultueuse avec la résilience et la détermination qui définissent depuis longtemps l’esprit de la BGU. Malgré les défis, nous continuons à faire avancer notre mission universitaire, à soutenir notre communauté et à contribuer aux besoins généraux de la société, tout en nous efforçant d’avoir un impact positif sur l’État d’Israël et sur le monde. Tirons notre force de notre histoire commune et de la résilience qui nous a portés. En cette journée de commémoration de l’Holocauste, réaffirmons notre engagement non seulement à défendre les Juifs dans les universités du monde entier, mais aussi à défendre la liberté, la lumière et la poursuite du savoir.

Nous vous remercions de votre soutien continu à l’université Ben-Gourion. Ensemble, nous continuerons à œuvrer pour un avenir plus lumineux et plus juste.

Danny Chamovitz

 

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