Les chercheurs du laboratoire du Prof. Pavel Ginzburg, de la Faculté d’ingénierie de l’Université de Tel-Aviv ont développé un petit dispositif sphérique muni d’un réseau de pointes  capable de disperser le rayonnement électromagnétique avec une efficacité suffisante pour perturber l’activité d’un radar et cacher un avion.
La technologie sera applicable dans le secteur de la sécurité et du renseignement pour échapper à la localisation radar et pourra également résoudre les problèmes de communication avec des mini-satellites qui ne peuvent pas transporter de grande antenne. Son développement a été financé par la marine américaine.

Les armées du monde entier utilisent des paillettes de brouillage pour « tromper » les radars, en créant un nuage qui diffuse un rayonnement électromagnétique dont la fonction est de cacher la cible réelle.

Par exemple, les avions ou les navires dispersent des fibres métalliques en grande quantité afin de créer une cible factice et de tromper le radar qui les surveille. Comme l’avion est une grande cible, une quantité énorme de fibres est nécessaire, ce qui limite l’utilisation de la méthode.Le record mondial de «super-dispersion»

Imprimée au moyen d’une imprimante 3D, la petite sphère est composée de plastique recouvert de cuivre. Son développement est basé sur un ensemble de technologies provenant de diverses disciplines, dont l’impression 3D, la technologie des couches minces, l’intelligence artificielle et l’optimisation topologique, ainsi que les principes de base des radars. Elle disperse le rayonnement si efficacement qu’une petite structure peut perturber un radar et cacher un avion.

Radar corona 3

« Les technologies basées sur le radar se développent très rapidement et peuvent être utilisées pour diverses applications », explique le Prof. Ginzburg. « Personnellement, je pense aux problèmes qui pourraient apparaître dans un avenir proche, comme le suivi des drones qui, dans quelques années, apparaîtront dans de nombreux endroits, par exemple dans les villes à des fins de livraison. Dans ce cas, nous devrons développer des systèmes de surveillance efficaces, et les technologies basées sur le  radar présentent ici de nombreux avantages, notamment la fiabilité, l’efficacité et le faible prix. En raison de sa petite taille, le drone a une faible signature radar, c’est-à-dire qu’il ne renvoie que peu de rayons électromagnétiques détectable par un radar. Il est donc intéressant de développer des méthodes pour augmenter cette signature, facilitant ainsi sa détection par le radar ».

« La technologie que nous avons développée a de nombreuses applications », ajoute le Prof. Ginzburg. « Notre laboratoire est spécialisé dans les structures électromagnétiques intelligentes au profit de la communication sans fil. Les paillettes de brouillage intelligentes constituent l’un des défis contemporains dans le domaine de la sécurité, en partie en raison des progrès des systèmes radar et pour diverses raisons que le grand public ne connait pas. Aussi, notre laboratoire a reçu une demande du Département américain de la Défense pour mener des recherches sur le sujet car nous détenons le record mondial de « super-dispersion ».

Les approches qui intègrent l’intelligence artificielle nous permettent d’obtenir des performances extrêmement élevées qui ne peuvent probablement pas être obtenues autrement. Le développement actuel constitue un autre bond en avant car la structure utilise la technique Ultra Large Bande (transmission d’impulsions radio de très courte durée sur un large spectre de fréquences) et est multi directionnel. Notre prochaine étape sera de faire croire au radar qu’une cible statique se déplace et s’approche, même si ce n’est pas le cas. Cela contredit-il la théorie de la relativité ? La réponse courte est « non », mais ce sera probablement le sujet d’une prochaine conversation ».

Radar corona 2

 

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Cet article est la propriété du site de l’Association française de l’Université de Tel-Aviv.
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