Plus de 1200 personnes étaient présentes ce soir à Hehal Shlomo, à Jérusalem, pour la cérémonie de Yom Hazikaron des soldats orthodoxes tombés au combat, organisée par l’association Netsah Yehouda.

C’est la quatrième année que cette soirée a lieu. Elle rend hommage aux soldats issus de la communauté orthodoxe et qui servaient, notamment, dans les cursus militaires combattants qui leur sont dédiés.

Le maire de Jérusalem, Moshé Leon, ainsi que le grand rabbin de Jérusalem, le Rav Shlomo Moshé Amar et le député Arié Derhy, étaient présents.

Cette cérémonie est particulière puisqu’elle donne la place à un hommage plus conforme aux traditions de la communauté orthodoxe. Ce soir, des mishnayot et des tehilim ont été lus à la mémoire des soldats tombés. A Bné Brak aussi, la municipalité avait organisé une cérémonie pour Yom Hazikaron.

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L’un des moments les plus forts de la cérémonie d’ouverture de Yom Hazikaron au Kotel ce soir aura été le kaddish récité par Shalom et Tzur Yaniv, le père et le frère de Hallel et Yaguel Yaniv, z’l, assassinés il y a deux mois à Hawara.

Le jeune Tzur célèbre aujourd’hui même – 4 Iyar – sa bar-mitsva et son premier kaddish aura donc été pour ses deux grands frères assassinés. Ils avaient 19 et 21 ans.

LE PLUS.

Le Président Itshak Herzog a prononcé un discours ce soir lors de la cérémonie d’ouverture de Yom Hazikaron au Kotel.

Il a choisi de le consacrer au carré 9, zone A, du cimetière militaire du Mont Herzl, où sont enterrés des olim du monde entier, des orthodoxes et des rescapés de la Shoah. Il a appelé à  »trouver ce qui nous unit, et pas uniquement dans les cimetières ».

»La sirène qui a rompu le silence à l’instant, fait son chemin d’un bout à l’autre du pays et fait trembler les âmes, ouvrant un chemin à la mémoire, provoquant nos larmes. Je me demande, je nous demande: quel autre pays a une pareille voix? C’est la voix de la douleur et de l’espoir, de la tristesse et de la fierté. C’est la voix de l’Etat d’Israël. Une voix qui appelle à arrêter un instant, à s’emparer du sacré, à se souvenir de s’unir, ensemble. Cette année, au plus fort des controverses, cette voix forte, brûle, crie et a mal plus que jamais. Cette année, encore plus, cette voix nous appelle, au coeur du silence criant: nous tous, ensemble. Leur sacrifice n’aura pas été vain et ne le sera jamais. Je m’adresse à vous, mes frères et mes soeurs, citoyens d’Israël, en ce moment sacré, d’ici, du Kotel des lamentations et des larmes, que la présence divine ne quitte jamais et je demande que nous pleurions nos disparus, ensemble. Que nous laissions le manque nous envelopper, ensemble. Que nous fassions entendre la voix de notre douleur commune, vidée de toute discorde. Lorsque nous pleurons nos fils et nos filles. Lorsque nous aspirons à être réconfortés. Parce qu’ils ne sont plus là ».

Herzog a raconté l’histoire des hommes enterrés dans le carré 9, zone A, du cimetière militaire du mont Herzl. Il a ouvert son discours par l’histoire de Yossef Strauss, né en Hongrie, jeune rescapé de la Shoah, qui est monté en Israël sur le bateau  »Latrun » et a été renvoyé à Chypre. Il était élève de la yeshiva Kol Torah à Jérusalem et avec la bénédiction de ses rabbins, il a pris part à la guerre en 1948. Il est tombé à la guerre à Armon Hanatsiv, il avait 17 ans. Près de lui est enterré, Yossef Ahrak qui était arrivé du Yémen trois ans avant d’être tué dans la lutte pour le quartier de Mea Shéarim. Il était marié et père d’un bébé de quelques mois.
Arik Fenigstein, musicien talentueux, qui avait refusé de partir de l’autre côté de la mer comme lui demandait le conservatoire de Jérusalem:  »Je ne peux pas quitter le pays pendant la guerre », avait-il dit. Il fut le premier tué de la force  »Hamaguen Haisraeli » juste après la création de l’Etat.
Dans ce carré sont aussi enterrés, Rahamim Eliezer de Bulgarie, Refaël Fergui Fadlon de Lybie, Maurice Amzel de France, David Har Zahav et Ephraïm Auster de Pologne, Yaakov Werner Miller d’Allemagne.  »Tous, tous sont enterrés dans le carré 9 », a insisté le président en continuant la liste.
Photo: Avi Ohayon GPO
 »Chaque personne tombée possède sa propre histoire, son propre chemin, ses opinions, ses croyances, son mode de vie, mais ce qui les rassemble tous, c’est qu’ils ont la même adresse, le carré 9 du Mont Herzl, à Jérusalem. De toutes les tendances, de tous les pays, de toutes les professions et modes de vie, tous croyaient dans la renaissance d’Israël sur sa terre. Tous ont rêvé de l’Etat d’Israël, tous voulaient le construire. Tous ont payé de leur vie le prix d’un foyer national commun, ici, dans notre patrie.
Le prix de la discorde est lourd, très lourd. Dans ce lieu saint, où de nombreux soldats prêtent serment pour protéger la patrie, le temps est venu de le redire et de s’y engager: nous n’avons qu’une seule armée et qu’un seul Etat. Tsahal et ceux qui y servent doivent rester en dehors des querelles. Nous tous, de toutes les tendances du peuple, nous devons trouver ce qui nous unit. Pas seulement dans les cimetières. Affermir notre alliance de vie, nous engager envers l’unité d’Israël, l’éternité d’Israël, l’Etat d’Israël juif et démocratique ».

 

Le Chef d’Etat-major, Herzi Halévy, a ouvert son intervention en racontant la première fois qu’il a dû annoncer à une famille la perte de l’un de ses fils, tombé pendant la guerre de Kippour.

»Où allons-nous maintenant? Demain, nous nous tiendrons dans les cimetières auprès des familles. Je souhaite, que pendant cette journée, qui est hors du temps, nous soyons fidèles à notre héritage et que nous nous consacrions uniquement à la communion autour du souvenir de ceux qui sont tombés, autour de notre douleur face à leur disparition. Hors du temps et au-dessus de toute querelle. En prenant notre responsabilité pour protéger le souvenir de ceux qui sont tombés, nous laisserons demain, hors des cimetières, les sujets d’actualité. Nous permettrons aux familles, aux officiers, aux soldats de communier dans leur serment sacré, celui de respecter le souvenir des soldats tombés ».

Puis il a ajouté,  »En tant que dirigeant de l’armée, il est de mon devoir de protéger l’Etat d’Israël et de tout faire pour garantir la sécurité des soldats de Tsahal au combat, en entrainement et dans la vie quotidienne dans les bases. Je m’engage à continuer à m’occuper des blessés et faire tous les efforts pour que nos prisonniers reviennent. Les soldats tombés sont nos racines sur lesquelles nous construisons l’Etat d’Israël juif et démocratique. Leur souvenir est un phare pour notre devoir suprême de le protéger. Nous ne vous oublierons pas, nous continuerons à vous accompagner et ensemble à réaliser le testament de vos fils et de vos filles, que notre existence ici soit digne de leur sacrifice, de leur testament, de notre engagement ».

SOURCE . LPH. LE PETIT HEBDO

 

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