Les choses bougent sur le marché de l’immobilier. Ces derniers mois, on assiste à un net ralentissement des transactions, les acheteurs se faisant plus rares, notamment en raison des prix de vente et de l’augmentation régulière du taux d’intérêt par la Banque d’Israël.

D’ailleurs, Amir Yaron, le gouverneur doit annoncer une nouvelle hausse de ce taux d’intérêt de 0.25%, portant le taux d’intérêt à 4.5%.

Selon la société Dun&Bradstreet qui fournit des informations commerciales pour la gestion du risque de crédit, des informations sur le crédit et des informations marketing, au mois de février 2023, 53000 appartements restés invendus sur le marché israélien. Il s’agit d’une augmentation par rapport à la même période en 2022 avec 44500 appartements invendus.

Les promoteurs immobiliers ont lancé plusieurs opérations de promotion ou de facilités de paiement afin d’encourager les acheteurs. Mais, cela ne semble pas suffire.

Les prix baissent et les promoteurs pourraient être entrainés dans une crise liée à cette baisse des prix et à l’augmentation du taux d’intérêt. En effet, pour réaliser leurs différents projets, les promoteurs contractent des emprunts. La conjugaison de la baisse du prix des biens à la vente et de la hausse de la valeur des remboursements qu’ils doivent honorer ont déjà plongé plus de 1000 entrepreneurs dans des difficultés financières, selon des chiffres présentés par Ynet.

»Après 15 ans, pendant lesquels, tout le monde s’était habitué au fait que l’argent ne coûtait rien, il commence à avoir un prix et celui-ci augmente de manière brutale », explique Adi Gazit, PDG et co-fondateur de Barkat, une société de financement de crédit pour les entrepreneurs immobiliers.  »Pendant la dernière décennie, nous avons assisté à une forte croissance des entrepreneurs, notamment grâce aux financements devenus possibles et à l’essor du marché du crédit non bancaire. Cela a exposé de nombreux entrepreneurs à un risque très élevé, le taux d’intérêt a bondi et le taux de vente a diminué. Les banques ont fortement réduit les possibilités de financement et sont devenues sélectives, comme l’ont fait d’autres établissements de crédit. »

Les spécialistes estiment qu’il est encore tôt pour dresser une image globale de l’état du marché, l’année qui arrive devrait être déterminante de ce point de vue.
 »Au final, il y a une baisse du rythme des ventes d’appartements dans tout le pays, et d’autre part, l’époque où les appartements se vendaient  »comme des petits pains », est derrière nous. Le flux d’entrepreneurs diminue, chaque vente prend du temps, c’est une boule de neige. La détresse se fait déjà sentir mais la situation n’est pas catastrophique. Je crois qu’il est encore tôt. J’espère que les choses resteront comme elles sont maintenant et qu’elles n’empireront pas », analyse Adi Gazit.

Ofra Haddad, vice-présidente de la société Euro-Israël, explique:  »Les entrepreneurs qui risquent d’être en situation difficile sont ceux qui ont parié trop fort, lorsque le marché était à son apogée. Ils ont fait des propositions au-delà de la valeur des terrains, lors des appels d’offre, en se basant sur une prévision d’augmentation des prix. Ceux qui n’étaient pas prêts à proposer n’importe quel prix juste pour acquérir une parcelle de terrain, pourront traverser cette période difficile ».

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