En 75 ans d’histoire, la nourriture en Israël est passée du statut de « défi culinaire » à celui d’exportation culturelle dynamique, c’est ce qu’explique Gur qui  a fondé le magazine Al Hashulchan (Sur la table) en 1991. Coïncidant avec la « révolution spectaculaire » de la culture alimentaire israélienne, ce qui n’était au départ qu’une publication commerciale est devenu le principal magazine gastronomique du pays. La qualité des produits alimentaires tels que les produits laitiers, l’huile d’olive, les fruits et légumes et le vin s’est améliorée, explique t’il, et une cuisine a commencé à émerger.

Les immigrants juifs ont apporté avec eux des versions casher de cuisines pauvres de la diaspora, et ces traditions alimentaires se sont combinées pour créer une cuisine nationale distincte, mais  certaines influences diasporiques sont plus fortes que d’autres.

Dans tous ces pays nés de l’immigration, la cuisine est restée une sorte de mélange, alors qu’en Israël, la cuisine israélienne est devenue Mizrahi qui est un terme inventé en Israël pour décrire le million de personnes qui ont émigré du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord dans les années 1950, notamment d’Algérie, d’Égypte, d’Iraq, du Liban, du Maroc, de Syrie et de Tunisie.

En qualifiant les immigrants en provenance de ces pays de Mizrahi, ou d’Orientaux, la majorité juive d’Europe de l’Est se définissait elle-même comme un Occidental. Il s’agit d’un terme politique chargé de valeurs qui a été imposé aux Juifs originaires des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Dans le même temps, ces personnes ont été reléguées à la périphérie israélienne.

Jusqu’au années 80, la nourriture et le vin israéliens étaient très basiques, mais dans les années 80, lorsque tout le monde est devenu riche, les gens ont commencé à s’intéresser à la nourriture et il y a eu la révolution du vin. A cette époque, il n’y avait que deux viticulteurs en Israël et aujourd’hui, il y en a environ 400. Les gens ont voyagé et se sont intéressés à d’autres aliments que ceux qu’ils connaissaient chez eux.

Aujourd’hui, la culture alimentaire israélienne est en plein essor. Sa popularité est due à sa couleur, sa fraîcheur et sa saisonnalité, ainsi qu’à son caractère aventureux. On peut trouver des combinaisons de cuisine mexicaine et japonaise, ou de cuisine turque et yéménite.

Les chefs israéliens sortent des sentiers battus, selon Naama Shefi, fondatrice de la Jewish Food Society à New York et de l’Asif : Institut culinaire d’Israël à Tel Aviv. « Israël est peut-être petit, dit-elle, mais c’est un terrain fertile. Le fait d’être exposé à tant de cultures alimentaires est aussi inspirant pour les chefs que pour les cuisiniers amateurs .

La cuisine israélienne a prospéré en partie grâce à l’économie. Pour qu’une culture alimentaire inventive existe, il faut que les gens aient les moyens et l’envie de l’apprécier.

Les chefs israéliens ont créé quelque chose d’extraordinaire, au même titre que la recréation de la langue hébraïque, de la musique hébraïque, de la littérature hébraïque – il y a tant de domaines dans lesquels les Israéliens ont construit, reconstruit ou recréé des produits culturels. La nourriture fait partie de la culture ».

Source : National Post & Israël Valley (résumé)

 

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