Le contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, a publié mardi un rapport indiquant que l’initiative visant à développer un vaccin israélien contre le COVID a « échoué ». Il a accusé l’Institut de recherche biologique d’avoir trompé les fonctionnaires sur ses progrès et ses coûts, entraînant un gaspillage d’argent et de ressources.

Le rapport indique que 230 millions de shekels (près de 60 millions d’euros) ont été investis dans le projet avant qu’il ne soit abandonné en juillet 2022. « Même si nous pouvions l’accepter pendant la période d’urgence, nous ne pouvons pas tolérer une conduite qui contredit les règles de bonne pratique ensuite », indique le rapport. M. Englman a fustigé l’ancien directeur de l’institut, le professeur Shmuel Shapira, notamment pour une lettre envoyée au Premier ministre Benjamin Netanyahou qui avait incité ce dernier à autoriser la production du vaccin.

« Le rapport du contrôleur de l’Etat a mis en évidence toutes sortes de choses : des choses plausibles et positives, et d’autres qui sont aussi problématiques dans la gestion du développement du vaccin israélien », a commenté Cyril Cohen, Professeur et directeur du laboratoire d’immunothérapie de l’université Bar-Ilan à Ramat Gan à i24NEWS.

Pour lui, l’Etat hébreu a réussi à mettre en place une structure « qui pourra servir le pays dans le futur pour créer des vaccins ». « Mais les problèmes soulevés dans ce rapport sont très importants », a-t-il souligné. « Il y a eu un problème dans la gestion des dirigeants de cet institut, qui ont présenté une image « qui n’est pas fidèle » à la réalité. Ils ont avancé pouvoir développer un vaccin avec une somme d’environ 62 millions de shekels, ce qui est très loin des sommes utilisées par d’autres compagnies, qui ont dépensé des centaines de millions de dollars, même plus, pour le produire », a-t-il affirmé.

« D’un autre côté, Israël est connu pour exploiter au maximum ses ressources et développer des avancées technologiques avec des moyens plus faibles que ceux d’autres pays. Donc il ne faut pas être trop durs. Mais quand la compagnie Merck, par exemple, a décidé de laisser tomber, Israël aurait dû également renoncer. Cela dit, les personnes qui ont travaillé sur ce projet ont réalisé des prouesses et il faut les saluer », a conclu le Professeur Cohen.

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