Les opposants à la réforme judiciaire se sont de nouveau rassemblés en masse dans les rues des grandes villes israéliennes samedi soir pour la neuvième semaine consécutive. Environ 160 000 personnes ont manifesté à Tel-Aviv, centre névralgique des protestations, tandis qu’ils étaient environ 15 000 à Haïfa. D’autres manifestations ont notamment eu lieu à Jérusalem, Herzliyya, Netanya ou Beersheva.

Faisant référence aux différents incidents ayant émaillé la dernière journée de protestations mercredi, le chef de la police Kobi Shabtai avait prévenu quelques heures avant les manifestations que ni les blocages de rues ni aucun débordement d’aucune sorte ne seraient tolérés: « Nous respectons le droit de manifester mais même dans une démocratie, celui-ci doit avoir des limites et nous attendons de chacun qu’il les respecte. Nous n’accepterons ni le vandalisme, ni une situation de blocage des grandes artères du pays visant à perturber la circulation. Et bien sûr, nous ne tolèrerons aucune violence contre des policiers. Nous ne sommes pas vos ennemis et nous attendons que les policiers sur le terrain soient respectés. »

En dépit de ces mises en garde, des manifestants qui tentaient de franchir le cordon de policiers pour bloquer la circulation sur le périphérique Ayalon de Tel-Aviv ont été arrêtés.

Lors d’une conférence de presse donnée au siège de la police de Tel-Aviv, alors que les manifestations battaient leur plein, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a également mis en garde contre les débordements « d’anarchistes ». Evoquant les tirs de grenades assourdissantes par des policiers lors des rassemblements de mercredi à Tel-Aviv, il a affirmé n’avoir aucune intention de présenter des excuses « aux anarchistes qui veulent mettre le feu à la ville », ajoutant que la police était déterminée à  » les empêcher de violer l’ordre ». Il a enfin affirmé qu’il soutenait les policiers visé par une enquête, affirmant que des émeutiers avaient cherché à les lyncher. . « L’enquête qui a été lancée a pour but d’effrayer les policiers, mais elle n’aboutira pas ».

Le chef de l’opposition Yair Lapid qui a pris part samedi soir à la manifestation organisée à Herzliya a écrit sur Twitter : « Ce que nous faisons ici aujourd’hui est plus grand qu’une manifestation contre le gouvernement, plus grand qu’une manifestation contre un coup d’État. Ce que nous faisons ici, c’est prêter allégeance à l’État d’Israël. »

Les organisateurs des manifestations ont annoncé qu’une « Journée de résistance à la dictature » aurait lieu jeudi, promettant des centaines de manifestations dans tout le pays contre la « législation dictatoriale »

Le président du parti Union pour l’Etat, Benny Gantz, a quant à lui pris la parole lors de la manifestation à Beersheva, accusant Benjamin Netanyahou d’être à l’origine « d’énormes dommages internes et d’une profonde fracture sociale dans le pays ». Il n’y a pas d’anarchistes ni de hors-la-loi ici, il n’y a que des amoureux du pays. »

« Notre action est démocratique. Nous voulons envoyer un message à tous les citoyens d’Israël : nous sommes frères, pas ennemis. La lutte va s’intensifier de semaine en semaine et nous gagnerons de manière respectueuse et digne », a-t-il ajouté.

Les organisateurs des manifestations ont annoncé qu’une « Journée de résistance à la dictature » aurait lieu jeudi, promettant des centaines de manifestations dans tout le pays contre la « législation dictatoriale ». « Plus le gouvernement poursuivra ses abus, plus nous protégerons la démocratie israélienne. Nous mettrons un terme à la destruction de la démocratie israélienne avec nos corps et nos âmes », ont déclaré les organisateurs des protestations.

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