Une manifestation a été organisée samedi soir au Gan Happamon, Jardin de la Cloche, à Jérusalem, par la ‘droite responsable’ qui a lancé un appel en faveur du dialogue et pour soutenir la réforme du système judiciaire que préparent actuellement le ministre de la Justice Yariv Levin (Likoud) et le député Simh’a Rothman (Parti sioniste religieux).

L’initiateur de ce rassemblement, l’ancien ministre Yoaz Hendel, avait notamment à ses côtés l’ex-chef du Shin Bet Yoram Cohen, l’un des dirigeants du Goush Emounim Pinh’as Wallerstein, la journaliste Emily Amroussi, …

Les organisateurs ont souligné le ‘caractère urgent de cette manifestation’ qui avait pour but de ‘combler le fossé qui s’était creusé au sein du peuple, de lancer un appel au dialogue et d’inciter les gens à accepter les grandes lignes présentées par le président, afin d’éviter une guerre civile’.

Dans son discours, Hendel a adressé une mise en garde, estimant qu’il fallait ‘changer la direction vers laquelle tout le monde se précipitait’. Il a ajouté : »Je ne cherche pas des coupables. Il m’importe que l’Etat que j’aime tant, ce grand miracle qui s’appelle l’Etat d’Israël, ne disparaisse pas. La réforme judiciaire qui, à mon avis, est absolument nécessaire, n’a pas de sens s’il n’y a pas d’État d’Israël. Il n’y a pas de Terre d’Israël sans le Peuple d’Israël. La démocratie israélienne doit être préservée tout comme la Terre d’Israël et l’intégrité du peuple doit être préservée comme l’intégrité de la terre. Il n’y a pas d’autre option. Nous sommes ici pour envoyer le message suivant : ‘personne, absolument personne, n’a le mandat de déchirer le peuple ».

Curieusement, l’ancien chef du Shin Bet Yoram Cohen, qui participait à la manifestation, s’est exprimé publiquement contre la réforme telle qu’elle est présentée actuellement. Il a déclaré : « En l’absence d’une constitution, la Cour suprême est le seul rempart qui protège les droits des citoyens du pays contre des décisions abusives des pouvoir législatif et exécutif. La réforme, si toutes ses composantes sont réalisées, risque de transformer Israël, Etat démocratique, en Etat qui ne l’est pas. Cela risque de nuire gravement au caractère de notre pays ».

Le Rav Ohad Taharlev, membre du conseil d’administration de l’organisation des rabbins de Beth Hillel, association sioniste religieuse libérale, a déclaré dans son discours que ‘la sauvegarde de la vie humaine, Pikouah Nefesh, était plus importante que tout autre chose’ et ‘qu’il n’existait pas de Pikouah Nefesh plus grave que cette fracture (dans le peuple)’.

Le Rav Yaakov Medan, directeur de la Yeshivat Hesder Har Etsion d’Alon Shevout, a été invité à prendre la parole à son tour. Il s’est exprimé en faveur de la réforme tout en estimant qu’elle devait être réalisée dans le cadre d’un dialogue. Il a ajouté : ‘Je fais partie des habitants des localités juives de Judée-Samarie qui se sont sentis quelque peu persécutés par la justice… Je soutiens la réforme, je ne suis pas d’accord avec Yoram Cohen. J’ai réussi à trouver un terrain d’entente avec le professeur Gabison, qui était de gauche, alors que je suis moi-même un habitant religieux des localités de Judée-Samarie, car nous savions que nous appartenions tous deux à un seul peuple ». Il a ensuite souligné : « La réforme est très bonne, et on peut très bien s’asseoir avec l’autre camp pour parvenir ensemble à un accord ».

LPH COPYRIGHTS.

Partager :