Pierre angulaire de la politique du nouveau gouvernement, la réforme du système judiciaire doit permettre de contourner les décisions de la Cour suprême défavorables aux projets de loi gouvernementaux. Elle est considérée comme une priorité pour les partis au pouvoir.

Pour les critiques de la coalition, cette réforme bouleverserait totalement les équilibres de la démocratie israélienne car le pays n’a pas de constitution à proprement parler mais des Lois fondamentales, dont le pouvoir judiciaire est le garant.

« La coalition cherche à détruire ce contre-poids judiciaire qui assurait la prééminence d’un certain nombre de valeurs dont l’égalité entre les personnes sans distinction de la religion ou du sexe », explique Simon Epstein qui voit ici une convergence d’intérêts au sein de la coalition. « Les religieux veulent y mettre fin pour assurer la suprématie de la religion juive, les partisans de Netanyahu pour le libérer de son procès, les défenseurs de l’annexion pour libérer leurs partisans des limites à la violence exercée à l’égard des Palestiniens. »

Ce coup de force conservateur qui ouvrirait la porte à toute une série d’atteintes aux droits fondamentaux fait l’objet de nombreuses inquiétudes en Israël au sein de la classe politique et de la société civile. La procureure générale, Gali Baharav-Miara, s’en est émue fin décembre dénonçant « une démocratie sur le papier, mais pas en substance ». Quant à Ron Huldai, le maire de Tel-Aviv, ville réputée pour être un bastion laïc et progressiste, il a récemment estimé qu’Israël était en train de passer « d’une démocratie à une théocratie ».

« C’est une révolution ». « Ces partis ont finalement obtenu la transformation d’une démocratie libérale qui fonctionnait plus ou moins bien en un régime autoritaire, théocratique sur beaucoup d’aspects, raciste sur d’autres ».

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