S’il n’existe pas de relations formelles entre Israël et le Qatar (tous deux proches alliés des États-Unis), la récurrence des visites de responsables militaires israéliens au Qatar devrait renforcer les liens stratégiques entre les deux pays. D’ailleurs, le Qatar a admis (le 3 février 2022) l’existence d’une « relation de travail » avec l’État juif, ce qui devrait progressivement impacter l’attitude des pays arabes qui n’ont pas encore normalisé leurs relations avec l’État juif.

Il est vrai qu’à la différence des autres pays du Golfe (qui ont l’Iran comme ennemi commun avec Israël), le Qatar joue un jeu complexe d’équilibriste, ménageant à la fois ses relations avec les États-Unis, les pays du Golfe, l’Iran, et Israël.

En effet, le Qatar partage avec l’Iran le plus grand gisement de Gaz naturel au monde. Il n’a donc aucune raison de se froisser avec la République Islamique, d’autant qu’en cas d’escalade militaire, il serait particulièrement vulnérable (le Qatar comprend une population de 2.8 millions d’habitants dont seulement 300 000 d’origine qatarie).

Dans le cadre de ses bonnes relations avec l’Iran, le Qatar s’est donc montré favorable à  une reprise des pourparlers pour relancer l’accord sur le nucléaire de 2015. À cet effet, Un responsable qatari s’est rendu à Téhéran en mai 2022. De même, c’est à Doha qu’américains et iraniens se sont retrouvés dans le cadre de négociations indirectes pour relancer l’accord (juin 202).

En 2017, le Qatar s’était attiré l’inimitié de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Bahreïn et de l’Égypte en raison de sa coopération militaire avec l’Iran, de son financement des Frères musulmans ou encore de son soutien au terrorisme islamiste. En effet, et outre l’Iran, le Qatar a toujours été un fervent défenseur des Palestiniens. C’est d’ailleurs lui qui finance le média Al Jazeera (dont les commentaires ne sont pas toujours élogieux à l’endroit d’Israël). Doha est également proche du Hamas : au cours des dernières années, les financements qataris en direction de l’organisation terroriste se sont élevés à des centaines de millions de dollars.

Pour autant, le Qatar a toujours servi d’intermédiaires entre israéliens et palestiniens. En 2021, le ministre de la Défense Benny Gantz a rencontré des responsables qataris pour discuter des conditions du versement d’une aide de 500 millions de dollars pour la reconstruction de bâtiments endommagés lors l’intervention israélienne à Gaza au mois de mai 2021. Le Qatar était également intervenu pour parvenir à l’accord de cessez-le-feu entre l’organisation terroriste et Israël.

Plus récemment, lorsque le Qatar a proposé son aide (fin 2021) aux familles palestiniennes nécessiteuses, le ministre de la Défense Benny Gantz a salué son rôle positif et stabilisateur au Moyen-Orient. Bien évidemment, et pour éviter que l’argent ne soit ponctionnée par le Hamas, un nouveau mécanisme a été mis en place (par l’intermédiaire de l’Onu) de sorte que l’argent versé dans la bande de Gaza le soit bien aux familles palestiniennes.

//terre-des-juifs.com

 

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