Grâce au maître luthier israélien Amnon Weinstein et au collectif « Les Violons de l’Espoir », plusieurs violons qui appartenaient à des déportés juifs résonneront à nouveau sur scène durant deux concerts à Paris les 19 et 22 novembre.
Ce sont des violons qui sont chargés d’histoire… Ils seront joués et présentés au public le temps de trois concerts dans les prochains jours dans la capitale, salle Gaveau et au Théâtre du Gymnase.
C’est l’Orchestre Le Palais Royal dirigé par Jean-Philippe Sarcos qui aura l’honneur d’offrir ce moment musical riche d’émotions. En effet, ces instruments appartenaient à des déportés juifs victimes de la Shoah. Mais ces violons rescapés de l’Holocauste sont réparés depuis plus de 30 ans par le luthier Amnon Weinstein.
Aujourd’hui, ce sont désormais 110 violons qui ont pu être retrouvés. Cette collection fait partie d’un projet intitulé « Les Violons de l’Espoir », qui organise des concerts avec ces violons depuis plusieurs décennies, principalement aux Etats-Unis. Mais pour Maxime Perez, fondateur de l’association Speranza, il était primordial que ces instruments viennent en France.
Amnon Weinstein a ainsi été invité à présenter ces précieux objets. « Lui et sa famille ont quitté La Pologne à la fin des années 30 pour rejoindre le futur Etat d’Israël. Luthier, comme son père, Amnon Wenstein a récupéré les instruments des rescapés des camps de la mort lorsqu’ils sont venus se réfugier à la fin de la guerre. Ils avaient besoin de s’en débarrasser car la figure du violon dans la culture juive d’Europe de l’Est est tellement forte qu’elle a marqué leur martyr. De plus, les nazis s’en servaient pour les humiliés encore davantage » nous raconte Maxime Perez.
Les violons se sont donc entassés dans l’atelier d’Amnon Wenstein jusqu’à ce qu’il retrouve le violon de son propre grand-père, victime de la guerre. « C’est à ce moment qu’il a eu un déclic : il fallait qu’il se lance dans cette aventure » affirme l’organisateur de concerts.
Le maître luthier s’est penché sur ces instruments en leur offrant une seconde vie. Ce projet des « Violons de l’Espoir » a alors pris une ampleur considérable. De nombreux concerts ont ainsi vu le jour dans le monde entier permettant de faire entendre au plus grand nombre ces violons et leurs histoires. « Encore cette semaine, un nouveau violon vient de rejoindre la collection, nous raconte Maxime Perez. J’ai reçu un appel très émouvant il y a quelques jours d’un versaillais de 75 ans qui m’a raconté son histoire… Il avait 8 mois en 1944 quand son père s’est fait arrêter à Nice par la Gestapo. Sa mère a juste eu le temps d’emporter une valise contenant deux violons. Ces instruments sont la seule chose qu’il lui reste de son père et il a décidé de nous les transmettre afin que l’histoire et la voix de son père résonnent à travers ces violons ». Ils seront donc restaurés pour ensuite être joués lors d’un prochain concert pour la première fois depuis la guerre…
Source : France Musique (copyright)