Le président israélien Isaac Herzog a officiellement chargé Benjamin Netanyahu dimanche de former un nouveau gouvernement, après consultations avec les partis élus à la Knesset lors des élections législatives du 1er novembre dernier.

La coalition de droite emmenée par l’ancien Premier ministre a remporté 64 sièges sur 120 à la Knesset, le parlement israélien, augurant un des gouvernements les plus stables depuis des années, et après 18 mois d’une coalition gouvernementale hétéroclite rassemblant des partis de droite, du centre, de gauche et un parti arabe.

« J’ai l’intention de travailler pour élargir la zone de consensus entre nous », a déclaré Benjamin Netanyahu lors d’une allocution télévisée, ajoutant qu’il représenterait tous les Israéliens « sans exception ».

Il a affirmé qu’il existait déjà un large consensus sur l’identité juive d’Israël, mais que les libertés individuelles devaient également être préservées – une allusion apparente à la minorité arabe de 21% ainsi qu’aux laïcs.

Benjamin Netanyahu s’est engagé à poursuivre les réformes de l’économie de marché afin de réduire le coût de la vie. Sur l’Iran, il a déclaré : « Nous devons agir avec détermination contre la belligérance de l’Iran et, surtout, contrecarrer ses efforts pour se doter de l’arme nucléaire, qui vise directement notre existence ».

Après avoir établi une normalisation des relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc en 2020, Benjamin Netanyahu a dit qu’il allait maintenant travailler sur « d’autres accords de paix, la paix par la force, la paix en échange de la paix, avec d’autres pays arabes – et ainsi, dans une large mesure, mettre fin au conflit israélo-arabe ».

Il a ajouté : « Je n’ai pas dit le conflit israélo-palestinien, mais à mon avis, c’est l’étape préliminaire qui apporterait aussi ce résultat. »

Le futur gouvernement sera le plus à droite de l’histoire d’Israël, incluant le parti ultranationaliste Sionisme religieux, dont les dirigeants s’opposent à la création d’un État palestinien, souhaitent l’annexion de la Cisjordanie occupée et ont eu des positions anti-LGBT par le passé.

L’un d’eux, Itamar Ben-Gvir, a été condamné en 2007 pour incitation raciste contre les Arabes et soutien au terrorisme. Il se dit aujourd’hui réformé mais continue d’appeler à une répression sévère contre ceux qu’il considère comme des terroristes ou des traîtres.

Rejetant ce qu’il a appelé des « propos alarmistes » sur la santé de la démocratie israélienne, Benjamin Netanyahu a déclaré que le pays continuerait à être un « phare » pour la région.

Chef du gouvernement de 1996 à 1999, puis de 2009 à 2021, Benjamin Netanyahu, 73 ans, est en procès pour corruption. Il nie avoir commis des actes répréhensibles.

Lors d’une cérémonie télévisée, Isaac Herzog a pris note du procès pour corruption mais a ajouté qu’il ne constituait pas un obstacle juridique à son retour au pouvoir.

Benjamin Netanyahu dispose de 28 jours pour former une coalition, avec une possibilité de prolongation de 14 jours. Mais il semble probable qu’il finalise les négociations cette semaine, après les avoir lancées de manière semi-formelle juste après les élections le 1er novembre.

REUTERS. (Rédigé par Dan Williams ; Version française Kate Entringer)

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