Israël et l’Égypte s’apprêtent à renforcer leurs liens économiques et espèrent atteindre 700 millions de dollars de commerce bilatéral annuel au cours des trois prochaines années, a déclaré dimanche le ministère de l’Économie et de l’Industrie.

Dans le cadre d’un nouveau plan, les deux pays vont développer conjointement le point de passage de Nitzana, où les échanges commerciaux sont dédouanés et contrôlés, pour en faire un centre logistique régional et un bassin de main d’œuvre partagé. Ils comptent également s’engager dans une coopération en matière de R&D, développer des projets communs dans le domaine de l’énergie verte et augmenter le nombre de vols directs. Le plan prévoit également qu’Israël augmente ses importations de produits alimentaires, poisson frais et matériaux de construction en provenance d’Égypte, et exporte davantage de technologies agricoles.

Selon le ministère, les deux pays espèrent parvenir à l’établissement d’un commerce annuel (hors tourisme et exportations de gaz naturel) représentant 700 millions de dollars d’ici 2025. Il était de l’ordre de 300 millions de dollars l’an dernier.

La plupart des exportations israéliennes vers l’Égypte concernent le secteur du textile, le reste se répartissant entre produits chimiques, caoutchouc, plastiques et autres matériaux. Israël importe des produits agro-alimentaires d’Égypte, ainsi que des produits chimiques, des machines électriques, du caoutchouc et des plastiques, des minéraux et des carburants, a détaillé le ministère.

Le nouveau plan permettra à davantage d’industries israéliennes d’être présentes sur le marché égyptien. Il rendra notamment les projets de développement et d’infrastructure accessibles aux entreprises technologiques israéliennes, a ajouté le ministère.

La ministre de l’économie et de l’industrie, Orna Barbivai, a déclaré que les deux pays allaient moderniser le passage de Nitzana, « ce qui favorisera les relations commerciales avec l’Égypte et créera des emplois de qualité dans le sud [d’Israël], dynamisera l’activité des entreprises israéliennes sur le marché égyptien et réduira le coût de la vie [en Israël] grâce à l’importation de produits alimentaires et de ciment. »

Israël et l’Égypte sont liées par un un accord de paix conclu en 1979, mais leur relation a longtemps été des plus froides, jusqu’à se réchauffer progressivement ces dernières années. Ils ont aujourd’hui des liens étroits en matière de sécurité et partagent des intérêts sécuritaires dans la bande de Gaza ainsi que dans le Sinaï et la Méditerranée orientale. Pour autant, la plupart des Égyptiens se disent opposés à cette relation.

Le Caire, à l’instar de Jérusalem, voit dans les dirigeants du Hamas, à Gaza, une menace sérieuse. Il a, pour cette raison, limité les mouvements vers et depuis cette enclave.

Début 2020, Israël a commencé à exporter du gaz naturel vers l’Égypte, un moment historique pour les deux pays. La décision en avait été prise peu de temps après la mise en exploitation de l’énorme champ gazier de Léviathan, et environ sept ans après qu’Israël a commencé à pomper du gaz à Tamar.

On estime les réserves de Leviathan, découvert en 2010 à 130 kilomètres à l’ouest de la ville portuaire de Haïfa, en Méditerranée, à 535 milliards de mètres cubes de gaz naturel plus 34,1 millions de barils de condensat.

L’américain Noble et l’israélien Delek, consortium qui dirige le développement des gisements Leviathan et Tamar, ont conclu en 2019 un accord d’un montant de 15 milliards de dollars sur 10 ans avec l’égyptien Dolphinus pour fournir 64 milliards de mètres cubes.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

 

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