Une nouvelle tendance émerge au sein des entreprises en France, le “quiet quitting”, ou le désengagement progressif de certains employés qui préfèrent n’assurer que le strict minimum au bureau. En Israël, ce « quiet quitting » n’est semble-t il pas à l’ordre du jour car les employeurs font tout (salaires élevés, resect des engagements; fêtes pour célébrer des affaires…) pour stimuler les employés du hightech.
EN FRANCE. L’EXPRESS : « Il y a d’abord eu une certaine allégresse, doublée d’une grande motivation. Il y a trois ans, Vincent* décroche le Graal : un poste en CDI dans une grande entreprise de communication à Paris. Le jeune homme est alors déterminé à montrer sa motivation et à gravir les échelons. Pendant deux ans, il se donne « à 100% » dans son travail, enchaînant les projets dans une équipe « en sous-effectif », les journées à rallonge, les appels ou les mails sur ses heures de repos. Tout en restant souriant avec ses collègues, disponible pour ses patrons, modeste dans ses rendus de dossiers.
« On me demandait de fournir toujours plus professionnellement et personnellement, et je le faisais. Quand certains obtenaient des augmentations en crânant sur leurs gros clients, j’abattais le double de leur travail sans m’en vanter ». Pendant le Covid, en télétravail, ce Parisien accepte même de « trimer » jusqu’à 22h ou 23h afin de boucler ses projets. En parallèle, certains membres de son équipe démissionnent, sans être remplacés. Mais lorsque, quelques mois plus tard, Vincent réclame une augmentation et une revalorisation de ses missions, ses demandes sont plusieurs fois refusées. « On me disait ‘oui, oui, j’entends’, mais rien ne changeait. On me sortait des excuses », raconte-t-il.
Ces refus successifs démotivent profondément le jeune travailleur. « J’ai eu l’impression de me saigner au travail pour rien. Alors j’ai déconnecté ». Du jour au lendemain, le communicant prend la décision d’ajuster sa charge de travail et ses horaires, respectant à la lettre les missions évoquées dans son contrat. Ni plus, ni moins : « Finir après 18h30, c’est terminé. Tout comme accepter des dossiers pour lesquels je sais que nous sommes en sous-effectif, ou sourire à mes managers alors qu’il existe un manque cruel d’accompagnement des salariés. C’est la solution que j’ai trouvée pour ne pas craquer ».