L’euro a plongé sous le seuil de 0,99 dollar lundi pour la première fois depuis 20 ans, la monnaie européenne pâtissant des craintes pour l’économie européenne après l’annonce vendredi de l’arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1 par le russe Gazprom.
« L’euro a chuté sous 0,99 dollar pour la première fois en vingt ans après la fermeture par la Russie du gazoduc Nord Stream 1 pour une durée indéterminée vers l’Europe, au moment où le G7 s’est mis d’accord pour imposer un plafond de prix aux exportations de gaz russe », commente Victoria Scholar, analyste de Interactive Investor.
La devise européenne « va probablement baisser plus encore », pronostique Michael Hewson, analyste de CMC Markets.
Les pays du G7 ont visé vendredi la manne énergétique de la Russie en convenant de plafonner le prix de son pétrole, provoquant une réaction de Moscou qui a fait trembler les Européens en annonçant que le gazoduc Nord Stream 1, vital pour l’approvisionnement énergétique en Europe, serait totalement arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine.
L’arrêt est jugé injustifié d’un point de vue technique par le fabricant de turbines Siemens Energy,
Après avoir frôlé le 26 août son record historique de 345 euros le mégawattheure, établi en mars au début de la guerre en Ukraine, le prix du gaz naturel européen avait chuté de plus d’un tiers en une semaine la semaine passée. Il reprend sa cotation lundi.
Par ailleurs, les places boursières européennes s’annonçaient en forte baisse à l’ouverture, note Mme Scholar, à cause des incertitudes économiques générées par les tensions sur l’approvisionnement en énergie.
Ces perspectives à plus long terme, avec des prix de l’énergie qui montent, minent le budget des consommateurs et menacent les économies européennes de récession, contribuent à l’affaiblissement de l’euro.
À l’inverse, le dollar continue à se renforcer, bénéficiant de son statut de valeur refuge.
La livre britannique de son côté flanchait également, le Royaume-Uni étant particulièrement vulnérable aux fluctuations des prix du gaz, énergie dont le pays dépend largement.
La monnaie britannique baissait de 0,12% à 1,1479 dollar vers 08H00 GMT, son niveau le plus bas depuis le confinement de mars 2020 et le choc du début de la pandémie.
Le pays attend lundi l’annonce de celui ou celle qui succédera à Boris Johnson à Downing Street, en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni, où la flambée des prix de l’énergie menace de plonger deux tiers des ménages britanniques dans la précarité.
La favorite, la très thatchérienne Liz Truss, s’est jusqu’alors refusée à promettre des aides directes aux ménages, les qualifiant de « pansements », mais les informations de presse semblent indiquer qu’elle serait désormais en faveur d’un gel des plafonds tarifaires de l’énergie ».
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