Le Karnataka, l’État qui abrite la Silicon Valley de l’Inde, est sur le point d’obtenir 3 milliards de dollars d’investissements de l’International Semiconductor Consortium (ISMC). ISMC est une joint-venture de Next Orbit Ventures basée à Abu Dhabi et Tower Semiconductor en Israël.

 

Karnataka- capitale Bangalore- est déjà un pionnier dans les secteurs IT, BT et R&D. Le protocole d’accord avec l’ISMC ferait du Karnataka l’endroit à espérer dans la technologie des semi-conducteurs. On surnomme Bangalore, ville du sud de l’Inde, la « Silicon Valley indienne ». Les centres d’innovation y côtoient les entreprises émergentes de Bangalore. C’est un environnement de haute technologie.

Le gouvernement de l’Union, sous la direction avisée du Premier ministre Narendra Modi, a lancé la mission des semi-conducteurs et a incité le Karnataka à mener la marche dans ce secteur (1). L’Inde n’a jusqu’à présent qu’une seule usine de fabrication de semi-conducteurs à Chandigarh, elle aussi gérée par le gouvernement et très inefficace. Le pays importe chaque année des semi-conducteurs d’une valeur de plus de 15 milliards de dollars en provenance de pays comme la Chine, Taïwan, la Corée du Sud et les États-Unis.

L’Inde, bien qu’elle soit un pays à bas salaires et hautement qualifié, ne pouvait pas avoir des fonds propres pour  se lancer dans les  semi-conducteurs car le gouvernement du pays n’était pas disposé à dépenser de l’argent dans des usines de fabrication.  En Inde, 10 milliards de dollars étaient trop chers pour que le gouvernement construit une usine de semi-conducteurs.

Les trois tentatives précédentes (2007, 2013 et 2017) ont échoué dans la création d’une usine de fabrication de semi-conducteurs en Inde car les incitations étaient trop faibles pour les entreprises. Le pays a reconnu l’importance de l’industrie des semi-conducteurs avec la pénurie continue de puces qui a mis à l’arrêt de nombreuses industries, y compris l’automobile.

Si le pays réussit à obtenir des usines de fabrication de semi-conducteurs dans cette tentative, le nom du gouvernement Modi entrera dans l’histoire étant donné l’énorme importance de l’industrie, qui ne fera qu’augmenter dans les prochaines décennies. Le nom du Premier ministre Modi sera écrit en mots d’or par les futures générations d’entrepreneurs du secteur électronique indien pour avoir réussi à obtenir une usine de fabrication de puces en Inde si le plan réussit.

L’industrie mondiale des semi-conducteurs est évaluée à environ 481 milliards de dollars en 2018 et est dominée par des entreprises de Corée du Sud, de Taïwan et du Japon, qui se trouvent toutes être des amies de l’Inde. Cependant, il est important de devenir  autonome dans tous les domaines stratégiques au milieu de l’instabilité mondiale actuelle.

Une génération d’informaticiens indiens lancent maintenant leurs propres sociétés après avoir fait leurs classes dans les bureaux locaux d’entreprises américaines comme Google et Microsoft. La taille du marché indien est un immense avantage pour la réussite des entrepreneurs d’ici. Avec son énorme bassin de talents locaux bon marché et sa capacité d’attraction d’entreprises et de capitaux étrangers, Bangalore est l’écosystème technologique qui a connu la croissance la plus rapide depuis 2020, devant des villes comme Paris, Londres et Munich.

Les nombreux centres de recherche, accélérateurs d’entreprises émergentes et espaces de travail communs de Bangalore sont des facteurs importants de réussite. Les fondations du secteur technologique sont durables et solides ici. La pandémie n’a pas influé sur les perspectives de croissance à Bangalore. Les grues et chantiers de construction font toujours partie du paysage.

C’est normal d’attirer autant d’investissements. Plus que jamais, la promesse de l’eldorado indien semble réelle.

identitejuive.com/

Souhail Ftouh

(1) Les entreprises qui sont prêtes à investir incluent Vedanta Foxconn JV, IGSS Ventures, ISMC pour les fabs de semi-conducteurs, tandis que 2 entreprises, à savoir Vedanta et Elest, ont soumis des candidatures pour Display Fabs.

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