En juin, la hausse des prix en Israël a été de 0.4%, soit 4.4% sur douze mois. Ces chiffres sont supérieurs à l’objectif de stabilité des prix: 1-3% annuel, fixé par le gouvernement et la banque d’Israël.
Cependant, il faut d’abord souligner qu’ils sont légèrement inférieurs aux prévisions des économistes (0.5%) et surtout qu’il représente moins du tiers de l’augmentation mensuelle aux USA (1.3%) et la moitié de celle des pays de la zone euro.
De plus, la moyenne annuelle s’approche de 10% dans ces deux entités, soit le double du rythme israélien.
On peut noter aussi que si on neutralise l’impact des hausses massives et brutales du coût de l’énergie, l’inflation en juin en Israël, ne serait que de 0.1%, soit une stabilité des prix.
En fait, le second facteur de l’inflation en juin réside dans le logement: 0.7%. Particulièrement, le secteur des locations : 3% pour le renouvellement de contrats et même 6.5% pour les nouveaux contrats.
On peut estimer que l’augmentation sensible du coût de remboursement des prêts hypothécaires, provoquée par la hausse importante du taux de base bancaire et de l’inflation pousse les propriétaires à faire porter ces nouvelles charges à leurs locataires.
Les prix des fruits et légumes ont fortement baissé: 8%, la pastèque en particulier de 50%. Il semble en fait que généralement pour la nourriture, les producteurs n’ont jusqu’à présent répercuté les hausses du coût de la production de 2.5%.
Le gouvernement, pour sa part, entend contribuer à la modération de la cherté, des prix de grande consommation, comme la presse en a fait largement écho cette semaine à propos du pais, en faisant pression sur les producteurs et a grande distribution. Enfin, la spirale inflation-salaire qui est le véritable problème d’une situation inflationniste reste modérée et en particulier, les salaires de la haute technologie qui étaient en haut de la pyramide se tassent du fait de la crise actuelle dans ce secteur.
Pour les prochains mois, on peut noter avant tout que les prix du pétrole se sont stabilisés autour de 100 dollars et que beaucoup de matières premières pour la production industrielle ont baissé de 30% par rapport à leur sommet historique. Le gouvernement a aussi annoncé une nouvelle baisse de la taxation sur l’essence. De plus, le coût du fret maritime international, qui fut un accélérateur de la hausse des prix a considérablement diminué depuis quelques mois et le shekel a stoppé sa dépréciation par rapport au dollar, du fait de l’augmentation des taux de base bancaire. Enfin, la banque d’Israël vient de publier son indice périodique de la confiance des ménages qui est revenu à un niveau très faible, semblable à celui existant lors des confinements, ce qui indique un risque de moindre demande de la part des consommateurs.
Pour conclure, bien qu’il soit clair que l’indice de juin n’a pas encore reflété certaines hausses de prix importantes, comme le tarif d’électricité et que certains économistes appellent à la prudence, il existe un certain consensus selon lequel l’inflation est sous contrôle en Israël et il est possible qu’en 2023, l’on revienne aux objectifs de stabilité des prix, comme d’ailleurs le prévoient des grands organismes internationaux comme l’OCDE et que finalement, les hausses de taux d’intérêt annoncées par la banque d’Israël soient moins fortes que prévues.