Les relations économiques entre Israël et l’Autorité palestinienne sont régis, entre autres, par une annexe aux « accords intermédiaires israélo-palestiniens sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza », dans lesquels il est stipulé que la monnaie d’usage dans ces régions est le shekel et qu’il sera utilisé pour tous les paiements, y compris pour les activités officielles. De même, il est écrit que les deux parties permettront des relations de correspondance entre les banques.

Les relations bancaires entre Israël et l’Autorité palestinienne sont basées sur une correspondance bancaire qui est mise en oeuvre par deux banques israéliennes- la banque Hapoalim et la banque Discount. Les services bancaires que fournissent les correspondantes israéliennes à leurs homologues palestiniennes comprennent essentiellement la gestion de comptes bancaires pour des paiements au moyen de chèques et de virements bancaires, la gestion de dépôts et les services de paiements en liquide.

En mars 2016, les banques correspondantes ont annoncé leur intention de cesser la fourniture de ces services aux banques palestiniennes en raison de l’augmentation des risques. En d’autres termes, les banques israéliennes ne voulaient plus s’exposer à des plaintes liées au terrorisme et au blanchiment d’argent en raison de l’utilisation que fait l’AP de l’argent qui transite dans les banques israéliennes.

Cette annonce a suscité l’inquiétude de voir l’économie palestinienne plonger mais aussi de perdre un des moyens de contrôle de l’utilisation de l’argent transféré aux Palestiniens.

Il a donc été décidé de trouver une solution sûre et fiable qui permettrait de poursuivre cette correspondance bancaire tout en diminuant les risques pour les banques israéliennes.

Finalement, le 16 septembre 2018, le cabinet sécuritaire a adopté la recommandation de l’équipe interministérielle dirigée par l’adjoint du gouverneur de la Banque d’Israël, qui a étudié les options de remplacement pour poursuivre la fourniture de services bancaires de correspondance. Cette solution est la constitution d’une société gouvernementale sous l’autorité directe et totale de l’Etat d’Israël qui représentera le réseau bancaire palestinien au sein du réseau de paiement en Israël.

Cette société intitulée  »Services de correspondance Ltd », n’a toujours pas vu le jour pour des motifs qui n’ont pas été explicités. D’aucuns estiment que la question de la gestion des risques est au coeur de ce retard car le sujet du salaire versé aux terroristes à partir de cet argent n’est toujours pas réglé.

Aujourd’hui, donc, Benny Gantz et Avigdor Liberman, vont proposer au gouvernement de débloquer une enveloppe de 72 millions de shekels pour faire avancer l’ouverture de la société  »Services de correspondance Ltd », sans pour autant préciser en quoi une telle somme permettra de débloquer la situation au point mort depuis 2019.

Cette décision transfèrerait la responsabilité qui découle de l’utilisation douteuse de certains fonds, des banques israéliennes à ce corps gouvernemental. Pour Me Nitsana Darshan Leitner, présidente de l’association  »Shourat Hadin », cette initiative gouvernementale est insensée:  »L’Etat d’Israël a toujours été pionnier en matière de lutte contre le financement du terrorisme palestinien et maintenant que le monde entier identifie les banques palestiniennes comme ‘dangereuses’ en raison de leurs liens avec le terrorisme, l’Etat d’Israël trace une route détournée pour régulariser le transfert d’argent au Hamas et aux prisonniers. Comment l’Etat d’Israël peut-il continuer à demander au monde de se battre contre le transfert d’argent au Hamas ou aux prisonniers, quand lui-même permet ces transferts? », s’interroge-t-elle dans les colonne d’Israël Hayom.

Le gouvernement, quant à lui, estime que la constitution d’une telle société dédiée est destinée à apporter une solution face aux problèmes de blanchiment d’argent et d’argent du terrorisme qui sont inhérents aux relations financières avec les Palestiniens. Pour le gouvernement, contrairement à ce qu’affirme ‘Shourat Hadin’, ce système permettra de mieux contrôler l’argent transféré à l’AP.

LPH. COPYRIGHTS.

 

 

 

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