Parmi les 283 licornes européennes, 125 (44 %) sont apparues au cours des 12 derniers mois pour une valorisation cumulée de plus de 285 milliards de dollars, contre 52 en 2021 et 32 en 2020. La France en compte 29.
De plus en plus de start-up en Europe deviennent des licornes, mais aucune ne parvient encore à dépasser le cap des 50 milliards de dollars de valorisation pour intégrer le club très fermé des « titans » technologiques. C’est ce qui ressort du rapport « Titans of Tech – The Unicorn Party is slowing – Never waste a good after party » de la banque d’affaires GP Bullhound, dévoilé à l’occasion de VivaTech, grand-messe de la tech qui se déroule à Paris du 15 au 18 juin 2022.
Sur le Vieux Continent, il y a désormais 283 entreprises valorisées à plus d’un milliard de dollars, soit dix fois plus qu’en 2014. Parmi ces licornes, 125 (44 %) sont apparues au cours des 12 derniers mois pour une valorisation cumulée de plus de 285 milliards de dollars, contre 52 en 2021 et 32 en 2020. Le secteur des logiciels à destination des entreprises (SaaS) et la Fintech ont respectivement vu naître 55 et 39 nouvelles licornes au cours des derniers mois. Ces deux secteurs représentent désormais plus des deux tiers des licornes européennes (193 licornes cumulées).
29 licornes en France
Parmi les 283 licornes européennes identifiées par GP Bullhound, 29 sont hébergées en France, pour une valorisation cumulée de 70 milliards de dollars. Si la French Tech se retrouve derrière Israël (60 licornes), le Royaume-Uni (56) et l’Allemagne (33), elle monte clairement en puissance, en témoigne un rythme qui s’est accéléré au cours des 16 derniers mois avec 16 nouvelles licornes, s’approchant ainsi du rythme des écosystèmes britannique (22) et israélien (27).
Bien que l’écosystème français ait clairement changé de dimension depuis quelques années, la valorisation moyenne de ses licornes, à savoir 2,4 milliards de dollars, se situe en-dessous de ses rivales européennes (3,8 milliards). De plus, la valorisation totale cumulée des licornes françaises (70 milliards de dollars) est relativement faible face à des écosystèmes européens comptant moins de licornes, à l’image de la Suède (130 milliards de dollars pour 17 licornes) ou des Pays-Bas (89 milliards de dollars pour neuf licornes). En revanche, la France semble bien placée pour donner naissance à de futurs champions de la tech, à l’image d’Ecovadis, qui vient de lever un demi-milliard de dollars, Alma, Front, Dashlane ou encore Pennylane.
Des méga-levées qui se multiplient… mais sans « titan » à la clé
L’émergence de ces pépites tricolores, comme celle des autres licornes, voire décacornes (start-up valorisées à 10 milliards de dollars), a été favorisée par la multiplication des méga-tours de table supérieurs à 50 millions de dollars. Ces derniers ont ainsi doublé en France au cours des 16 derniers mois. À l’échelle européenne, il y a eu 301 méga-levées de fonds en 2021 pour une valeur totale de 60,3 milliards de dollars, contre 142 opérations ayant permis de lever 16,8 milliards de dollars en 2020.