DANIEL ROUACH. TEMOIGNAGE. Ce jeudi j’ai reçu un appel angoissé de mon ami Hadash rencontré dans un hôpital israélien (Assaf Harofé) où j’ai passé 23 jours en 2021 enfermé (Covid-19) dans l’annexe de l’hôpital avec 50 « prisonniers-Covid ». Sa voix était différente que d’habitude. Il craint d’être expulsé du pays.
Hadash fait partie de ses milliers de migrants africains qui se cachent pour survivre. Il travaille actuellement à Petah Tikva dans une une boulangerie. Il ne déambule jamais dans les rues de Tel-Aviv.
Selon RFI : « Ils ont été jusqu’à 60 000 Érythréens et Soudanais venus chercher l’asile en Israël. Arrivés dans le pays entre 2006 et 2010, ils ne sont plus que 29 000 actuellement. Israël ne leur a jamais offert de statut permanent et la moitié a choisi de quitter le pays. La précarité, les difficultés de la vie quotidienne incitent au départ. D’autant que les perspectives d’avenir pour les enfants de ces demandeurs d’asile sont elles aussi très limitées ».
J’ai préparé, avec un soin extrême, un plan légal au cas où la police venait à lui rendre visite. Une équipe de 7 personnes, dont un ex-Général israélien, font partie de ma « Task Force ». Je fais partie de cette poignée de personnes qui sont mobilisés pour faciliter la vie des migrants africains en Israël. Je ne suis pas le seul.
Les gérants d’une quarantaine de bars et restaurants parmi les plus populaires de Tel-Aviv, dans lesquels sont employés la plupart des migrants africains, sont très actifs et protestent en permanence contre la politique migratoire de l’État hébreu.
Ils tentent de sensibiliser les Israéliens à la problématique des demandeurs d’asile. Qualifiés d’ »infiltrés », les migrants souffrent d’un racisme ambiant et d’une très mauvaise image au sein de la société israélienne.
Plusieurs restaurateurs se sont récemment exprimés dans la presse, soulignant le caractère indispensable des migrants. Ces derniers ont progressivement remplacé les Palestiniens qui, depuis 2005, entrent au compte-gouttes dans l’état hébreu. Une véritable campagne de diabolisation à l’encontre des migrants a eu lieu à Tel-Aviv ses dernières années.