L’Autriche a amélioré par un amendement adopté jeudi soir sa loi de 2019 offrant la nationalité autrichienne aux descendants de victimes du nazisme, afin de « remédier à des différences de traitement inacceptables ».
« Lors de la mise en application, on a constaté des inégalités qu’on a corrigées » avec cette modification votée à l’unanimité, a déclaré la députée Sabine Schatz dans un communiqué.
Les autorités se sont rendues compte que les descendants des personnes « tuées par les nazis, par exemple à Mauthausen » n’étaient pas éligibles, a expliqué vendredi la politologue Barbara Serloth impliquée dans le projet.
Ceux dont les ancêtres se sont suicidés ou ayant eu une autre nationalité des pays issus de l’éclatement de l’empire austro-hongrois ne l’étaient pas non plus.
Un autre élu, Martin Engelberg, a aussi évoqué le cas de personnes qui n’ont pas pu remplir les dossiers parce que leurs grand-mères avaient perdu leur nationalité autrichienne en se mariant et en quittant le pays.
Ces femmes l’ont certes fait « délibérément », rappelle-t-il, mais c’était « pour échapper aux persécutions ».
L’amendement prend aussi en compte les descendants des survivants qui ont renoncé à rentrer en Autriche après l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir en 1933, par peur des persécutions.
La loi adoptée pour permettre aux enfants, aux petits-enfants et aux arrière-petits-enfants des victimes du national socialisme de récupérer une nationalité qu’ils auraient dû avoir s’il n’y avait pas eu le nazisme a rencontré un fort engouement depuis sa création.
Porté par ce texte, le nombre total des naturalisations a ainsi augmenté de 80% en 2021 comparé à l’année précédente, dans ce pays d’Europe centrale de 9 millions d’habitants.
Près de 16.200 personnes ont acquis la nationalité autrichienne, dont 40% de descendants de victimes du régime nazi ayant réussi à fuir le pays: 16% des naturalisés sont Israéliens, 10% Américains et 7% Britanniques.