Alors que les politiciens israéliens font preuve d’une prudence extrême face à la complexité diplomatique de leurs relations avec la Russie et avec l’Ukraine, la même vigilance sera nécessaire pour les entreprises et les organisations israéliennes qui risquent fort de s’égarer dans le labyrinthe des sanctions internationales qui limitent de manière stricte leurs activités en Russie et avec des entités russes.
Suite à l’invasion russe de l’Ukraine, au mois de février, les pays occidentaux ont imposé des sanctions économiques écrasantes qui prennent pour cible les institutions financières de Moscou – parmi lesquelles la banque centrale, l’industrie maritime et du commerce, les secteurs technologique et de l’aviation, et toute la communauté des richissimes oligarques et les membres de leurs différents cercles.
La Russie a été exclue du système bancaire international, ce qui a entraîné la dégringolade de la valeur du rouble.
Et un nombre croissant d’entreprises occidentales ont fait savoir qu’elles cessaient leurs opérations dans le pays. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, plus de 400 compagnies – des firmes technologiques, des fabricants majeurs et des marques prisées par les consommateurs qui ont fait savoir qu’elles se retiraient de la Russie, selon un pointage réalisé par une équipe de chercheurs de l’université de Yale. La liste comprend, entre autres, Visa, Apple, Facebook, Mastercard, Amazon, Google, Ford, Dell, DHL, and McDonald’s, ainsi que des marques du secteur du luxe comme Burberry, Hermès, Ferrari et Rolls Royce.
Israël est parvenu jusqu’à présent à marcher sur la corde raide entre la Russie et l’Ukraine. Il y a des communautés juives dans les deux pays et la Russie maintient une présence militaire lourde en Syrie, sur la frontière nord de l’État juif, où l’armée israélienne doit pouvoir conserver le droit de continuer ses raids aériens contre des cibles liées à l’Iran. Ce positionnement ostensiblement neutre a permis à Israël d’occuper un rôle de médiation entre les deux parties en conflit.
Le Premier ministre Naftali Bennett a personnellement rencontré le président russe Vladimir Poutine au début du mois et il s’est entretenu au téléphone avec lui à plusieurs occasions, comme cela a été également le cas avec le président Volodymyr Zelensky.
L’État juif, jusqu’à présent, a évité de se joindre aux nations qui ont imposé des sanctions – figurent parmi elles les États-Unis, le bloc européen, le Royaume-Uni, l’Australie et le Japon. Des sanctions « sans précédent » qui frappent désormais la Russie, la Biélorussie, et les deux régions séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Luhansk suite à l’invasion.
Times of Israel.