La guerre en Ukraine montre l’importance de la diversification des sources de gaz européen, ne serait-ce que pour réduire le rôle d’influence de la Russie sur l’Europe et l’OTAN.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avait affirmé, avant le déclenchement de la guerre, les préoccupations sur la dépendance européenne à l’énergie russe.
Pour trouver une alternative à l’approvisionnement européen en gaz russe, il existe aussi une réponse israélienne.
Le gouvernement Bennet-Lapid a modifié sa politique énergétique et semble adopter certaines préférences américaines concernant des énergies renouvelables.
De ce fait, Israël a suspendu pendant un an l’octroi de permis à l’exploration de gaz naturel pour se consacrer sur les énergies renouvelables.
Rappelons que le 2 janvier 2020, la Grèce, Chypre et Israël avaient signé à Athènes un accord sur le gazoduc East-Med.
L’objectif est de faire des trois pays un maillon important de la chaîne d’approvisionnement énergétique de l’Europe.
Long de 1.872 kilomètres, l’East-Med devrait permettre d’acheminer entre 9 et 11 milliards de m3 de gaz naturel par an à partir des réserves offshores au large de Chypre et d’Israël vers la Grèce, ainsi que vers l’Italie et l’Europe centrale.
Cependant, les États-Unis ne soutiennent plus la construction du projet de gazoduc EastMed et se tournent désormais vers les sources d’énergies renouvelables. Le département d’État américain avait indiqué dans un communiqué publié le 9 janvier 2022 :
« Nous restons engagés dans une interconnexion physique de la Méditerranée orientale vers l’Europe en matière d’énergie. Nous nous concentrons désormais sur les interconnexions électriques qui peuvent soutenir à la fois le gaz et les sources d’énergies renouvelables. Les États-Unis sont déterminés à approfondir leurs relations régionales et à promouvoir les technologies énergétiques propres ».
Cependant malgré la position de l’administration Biden, soulignons que le gaz israélien est toujours utilisé par deux voisins et partenaires arabes l’Égypte et la Jordanie, et ce, en dépit des intentions de l’Iran à exporter son gaz vers l’Irak et même à la Jordanie, pour pouvoir étendre ainsi son rôle d’influence sur le front Est d’Israël.
Dans le cadre d’une amélioration des relations bilatérales prévue avec la Turquie, Ankara pourrait aussi en profiter et devenir une plaque tournante de l’exportation du gaz israélien. Ainsi, au lendemain de la guerre en Ukraine, il existe de multiples raisons pour lesquelles les travaux sur le gazoduc East Med doivent reprendre au plus vite, ainsi que l’exploration gazière en Méditerranée orientale.
De plus, l’augmentation de l’approvisionnement en gaz de l’Occident contribuera également à faire baisser les prix, compromettant ainsi la capacité de la Russie à financer sa machine de guerre.
jcpa-lecape.org/